Auchan nous le dit dans un très joli film : il y a un moment où c’est mieux d’arrêter de compter. Serais-tu d’accord ? Serais-tu gourmande ou même gourmand ? Serais-tu suffisamment âgé pour en avoir marre de compter les années ?

En réalité le marketer prétend tout compter. Il aime ça ! Il remplit des tableaux de formidables indicateurs de performance. C’est beau !

Mais où est passée la gourmandise ? Où se cache la générosité ?

Parce que compter, c’est toujours limitant. Compter les cerises, compter les emailings envoyés, ouverts ou cliqués, c’est sans aucun doute se dire qu’on pourrait en faire un peu plus ou que cela coûte un peu trop cher. Compter c’est stressant. Déjà parce que tout le monde ne sait pas compter et surtout parce que si les résultats des comptes sont justes, il faut encore pouvoir en dire quelque chose. Alors ? C’est bien ? C’est mieux qu’hier ? Tu crois qu’on pouvait mieux faire ?

Je ne sais pas.

La plupart des chiffres ne veulent plus rien dire. Depuis que Gary nous a magistralement expliqué que un est plus grand que zéro, le monde a changé. Bientôt, celui ou celle qui montrera des indicateurs allant vers la bas, la décroissance, la désinflation, la sobriété, sera un héros pour la société. Manger moins de viande, prendre moins l’avion, écrire à moins de gens qu’on ne connait pas, parler moins pour éviter de ne rien dire, des indicateurs d’intelligence collective.

Mon grand-père, parti à 93 ans, m’a appris à compter, sans même y faire attention. Avec élégance, drôlerie, légèreté, tout ce que l’on a oublié à l’école. Est-ce pour cette raison que la gourmandise est l’une de mes trois valeurs essentielles ? Faudrait-il encore faire le lien l’envie de se faire plaisir, sans compter, et la capacité à le faire si jamais cela devenait nécessaire. En fait, je ne compte pas mes mots, mes idées, mes conversations ni mes relations, puisque si je le fais, je serai déçu du résultat. J’aurais toujours cette impression, qu’en croquant dans le fruit, la vie sera plus belle. Pas toi ?

D’ailleurs, puisque tu me lis en pleine période de relâchement intellectuel, de souffle redonné à tes enjambées touristiques, sache que c’est par pure gourmandise. A la fois de ma part et de la tienne. Tu comprends le point ici. Si tu avais compter ton temps, tu aurais fait autre chose.

Voilà ! Vive la gourmandise !

#AGIRpourlemarketing