Hier, j’ai eu le bonheur de prendre la parole dans cette série hors série de podcast produits dirigés avec souplesse par Laurent. Il souhaitait nous interroger, Jean-François, Karine et moi, les têtes de com, sur la place des femmes dans la com. Alors, au lieu de me rendre au cimetière pour rendre hommage à ma grand-mère qui a commencé à travailler à 14 ans avec son certificat d’étude et qui a finalement vendu l’entreprise qu’elle avait montée au sortir de la guerre (39/45) avec un ingénieur et un commercial, ou encore, d’aller me souvenir des partis d’échec jouées avec mon grand-père (de l’autre côté de la branche) HEC promotion 29 titulaire d’un bac latin grec, et capable de lire cette langue et d’écrire un français d’académicien (à propos, oui le grec est une langue ancienne et pas seulement l’inventeur de la feta qui agrémente tes salades d’été ou de ce sandwich du samedi soir avant ta sortie en boite, ou pire, ce créateur des théorèmes de baignoire ou de triangulation qui t’ont abandonné sur le bord de la route du succès scolaire comme un caniche dont on ne voudrait plus…), j’ai parlé dans le micro.
Pour dire quoi ?
Reprends ton souffle après cette phrase d’une longueur défiant le copywriter à deux balles qui sommeille en toi. Et revenons à nos moutons de Panurge, qui n’était pas grec, lui non plus, puisque personnage rabelaisien (tu connais Rabelais, auteur français tendance pantagruélique ?…).
Pour parler des femmes. Et surtout de cette bizarrerie de les compter majoritaires dans nos métiers et minoritaires aux instances dirigeantes, qu’il s’agisse de Comex ou de direction d’agence de communication ou de marketing. Pourquoi nous tance Laurent !
Je ne vais pas plus loin. Teaser oblige ! Tu écouteras le podcast « Décodeurs de la Com » pour découvrir nos réponses particulièrement pertinentes. #oupas
Mais j’aimerais te proposer un sujet de réflexion qui a surgi au détour de cette conversation de spécialistes. Et si tout cela provenait de notre éducation ? Oui, ce système qui nous a presque tous transformés en moutons (encore !). Suivre ce que les autres font, jusqu’au bord ou au fond du précipice…
Depuis les grecs (dont tu te souviens qu’ils ont inventés les philosophes, les sénateurs, et les précepteurs, soit autant de rôles totalement masculins), l’éducation est basée sur un système simple : l’imitation et la sanction. Tu essaies de faire aussi bien que le maître (et pas plus, sinon tu frôles l’impertinence) et tu es sanctionné dans tous les cas, soit d’une note qui t’explique que tu ne lui arrives pas encore à la cheville, soit de coups de bâton ou de bonnets d’âne, qui te marquent pour la vie. Simple et efficace pendant des millénaires. Réservés aux hommes, aux enfants de sexe masculin, jusqu’à il y a environ 150 ans (certes cela varie d’un pays à l’autre).
Maintenant, si tu examines les qualités nécessaires au communiquant, force est de constater que l’on ne les enseigne pas ou si peu dans l’école de la République (sauf sans doute en maternelle… tiens curieusement associée à la femme et son instinct que nous, les hommes, n’aurons jamais…). Surprise ? Pas vraiment. La communication dans sa forme créative, est interdite à l’école. Pour être plus objectif, pas nécessairement interdite, mais aucunement valorisée. Les qualités que l’on attribue si aisément aux femmes que l’on charge de la communication de l’entreprise comme de la collectivité, sont nulle part dans les évaluations du parcours scolaire. Faut-il alors s’étonner qu’on ait ensuite du mal à les reconnaître et à en tenir compte au moment de choisir entre un directeur ou une directrice ?
C’est un point de vue. Au lieu de sanctionner, si le système valorisait, récompensait, à la fois l’empathie, les intelligences conversationnelle et émotionnelle, la capacité à faire pour autrui et non pour soi, je suis convaincu que nous n’en serions pas là. Et les femmes non plus.
Alors, oui, c’est un problème d’éducation. Et de respect. Les femmes ont évidemment toute leur place dans la communication, comme dans tous les métiers créatifs et devraient, sans aucun doute, nous renvoyer à des métiers de besogneux et de fiers à bras (je n’ai pas écrit de gros bras, de bourrins, de compétiteurs du dimanche, de prétendus experts et tout le reste…). Ego soit-il !
Merci à elles !
PS : et sinon, tu peux aussi te demander si une femme peut gagner la Route du Rhum, cette course au large que gagna un jour Florence Arthaud… la question est vite répondue…


