Un jour j’ai rencontré Henri. Là où je ne l’attendais pas, là où je ne l’aurais jamais cherché. Au détour d’un stand sur un salon consacré au marketing et à la relation client, j’ai eu le bonheur de lui parler d’un projet de livre que j’imaginais alors romantique. Tandis que j’avais été largement inspiré par la lecture de ses ouvrages, de son parcours dans le marketing direct, de ses géniales vidéos, il était là à m’écouter lui parler d’un marketing soudain devenu émotionnel. Incroyable !
Ce blog qui a fêté ses 10 ans en 2023, le livre qui porte le même nom et qui est sorti fin 2013, n’existeraient pas sans Henri. Tu comprends alors que je lui dois 10 ans de vie professionnelle. C’est beaucoup ! Mais ce n’est pas tout…
Henri était un mathématicien et un artiste. Si nous avons souvent discuté de ce goût commun pour les chiffres et notamment ceux qui définissent des formes parfaites, des lieux, des architectures, des design, dont l’élégance frappe nos esprits, et si sa passion pour la bande dessinée fut parfois dans nos conversations, c’est avant tout sa liberté artistique que j’admire encore aujourd’hui. Un pur talent créatif comme on en rencontre finalement assez peu.
Nous avons fait des salons ensemble pour y vendre des livres, nous avons inventé ensemble un événement devenu un Sommet sous la direction de Xavier. Nous avons ri ensemble de ce que la séduction, nos émotions, peuvent avoir comme conséquences sur nos choix, sur nos vies, et finalement sur les rencontres que l’on y fait.

PPC, David, Cyndie, Frédéric, Moulay, Nadia, Charlotte, Delphine, Grégoire, Bruno, Philippe, Isabelle, Sylvie, Sébastien, Virginie, Eric, Yann, et tant d’autres (tu ne voudrais pas que je te propose une liste complète non ?), s’en souviennent eux aussi, Henri était un homme d’exception. Sans lui, je ne les aurais pas rencontrés, et c’est justement cette sérendipité qui fait la beauté du monde.
C’est sans aucun doute, ce qui nous a réuni pendant ces 10 années : l’improbable rencontre de deux amoureux de l’inconnu. Comme ce soir à l’institut Poincaré (un autre Henri) où Henri donnait la réplique à Cédric Villani pour évoquer la stabilité relative des modèles instables. Quel moment exceptionnel !
Et puisqu’on en est à cet instant où l’hommage devient trop personnel, je te confie en passant que Henri était le prénom de mon grand-père basque et celui de mon parrain, deux très bons vivants qui m’ont beaucoup appris, eux aussi. C’est te dire si le hasard n’existe pas !
Aussi, quand je lis quelques mots pour exprimer la tristesse d’une disparition, pour dire à d’autres qu’il était un ami, je m’interroge sur le sens de notre rencontre. Si le coeur l’a toujours emporté sur la raison, si une complicité émotionnelle s’est créée, ai-je été capable de te remercier, Henri, pour tout cela ?
Au moins te serai-je fidèle dans l’intention et dans l’idée que rien d’autre que l’amour d’autrui ne nous aura guidé sur cette route.
Merci !

