cinéma et émotions, les livres qui m'inspirent
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La leçon ou comment devenir un auteur

Je regarde le visage dur de Julie Delpy lorsqu’elle dit à Liam qu’il y a un autre scénario mais qu’il est préférable qu’il accepte celui là. Je pense alors à tous ces moments où j’aurais donné une autre trajectoire à l’histoire que je te raconte ici et ailleurs. À toutes ces bifurcations que nous avons tendance à oublier, lorsque d’un coup de volant, sur un coup de tête, nous prenons une toute nouvelle direction…

Après tout c’est cela écrire.

Et je veux te dire qu’il n’y a rien d’écrit à l’avance. Si tu connaissais la fin avant de commencer à écrire ce que tu souhaites transposer de ton imaginaire ou de la réalité dans ces mots, ces personnages et ces chapitres d’un tout dont nous ne savons encore rien, tu n’y arriveras pas. Enfin si mais ce sera à la fois trop rapide, trop évident et surtout sans interrogation.

Nous ne voulons pas seulement te suivre mais nous perdre.

Lorsque débute cette leçon d’écriture que doit donner Liam à Bert, fils d’un auteur célèbre, je me demande pourquoi ce couple érudit a recours à ce jeune lettré. Et toi aussi ?

Or c’est toute la trame dramatique de ce scénario qui ne se décline pas en 5 bullet points créés par une IA…

Rien de la suite n’est ce que tu aurais pensé. Et pourtant Liam te raconte sa version d’une histoire qu’il a traduite dans un roman. Son premier. Sera t il aussi abouti qu’une œuvre de cet auteur chez qui il a élu résidence provisoire ?

Tu verras bien !

Lorsque j’écris mais plus encore lorsque je lis ce que Husdvet, Carrere, Vargas, Keats, Proust ou Sagan entre autres plument me proposent, j’aime être étonné, surpris, amusé et sans doute perdu…

C’est un principe de base de l’écriture me semble t il : ne pas tout révéler. Ne pas tout expliquer.

Parce que je veux être libre de choisir quel personnage je vais aimer et quelle situation me fera rire ou grincer des dents. Parce que je veux y réfléchir et me projeter pour imaginer ce que j’aurais décider, qui j’aurais embrassé ou tué, tout seul.

Dans ce film sublime et anglais, avec cette sensibilité et cette noirceur qu’un étang si bien photographié et plus froid qu’il n’y parait, représente à merveille, il est impossible de savoir la fin. Et c’est d’ailleurs la difficulté que vit l’auteur qui voudrait justement la trouver.

Faut il en conclure que la fin vient à celui qui ne la cherche pas ? Devons-nous écrire sans finalité ? Écrire sans jamais en finir avec ce que nous aimons, ceux et celles que nous aimons plus que les mots ?

La beauté est là. Tu ne sauras pas le fin mot de l’histoire mise en scène par Alice Troughton, une très malicieuse cinéaste. Le beau se propage au delà du scénario choisi par Liam, son héros ou le mien.

Un jour, je t’écrirai une histoire qui ne se terminera pas. M’en voudras tu ?

En attendant, écoute Adèle chanter son album 30.

Love is a game

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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