Un joli titre qui devrait t’attirer jusqu’ici ! #Story. Tu le sais pourtant, que je ne suis pas Elon Musk. C’est évident. Je n’ai rien de comparable, ni l’envergure, ni la médiatisation, ni l’ambition, ni les réussites, ni l’argent et la gloire qui va avec. Pire encore, je n’ai aucunement envie de vivre éternellement et surtout pas sur Mars. Conséquence, si je te dis que je serai présent à Vivatech cette année comme chaque année, tu t’en fous comme de ta première chemise made in Thaïlande. Et tu as bien raison.
Alors pourquoi parler d’Elon ? Parce que l’annonce de sa venue à Paris, sur l’événement a déclenché une vague d’enthousiasme aussi haute qu’un immeuble (j’écris ça pour que tu réalises que ce n’est pas mon Chat qui pourrait te sortir des images incongrues et ridicules comme celle-là). Pourtant Elon, c’est bien lui qui nous promet un Twitter dont nous ne voulons pas ! C’est bien lui qui pollue l’atmosphère avec ses voyages dans l’espace pour milliardaires tout en ayant créé la première marque de voitures électriques et investi dans des fermes solaires immenses. C’est bien une personnalité clivante comme on les aime.

Et c’est justement là, que tu pourrais t’imaginer trouver le moyen de te positionner dans le champ du débat. Tu aimes ou tu détestes. C’est la binarisation de la société dans laquelle nous vivons. Et c’est le moteur de l’influence et du spectacle. La haine contre l’adoration, aveugles toutes les deux, mais tellement engageantes. Quand j’ai lu la méthode Elon (écrite par Michaël Valentin, co-fondateur de Opeo), j’ai pensé à cette attraction inéluctable. Quand j’ai entendu Grégory Pouy expliquer qu’il avait toujours invité des gens peu connus sur Vlan (podcast indispensable), je me suis fait la réflexion inverse. Le fond du discours est tellement plus fort que la notoriété discutée de l’invité.
Ce qui nous attire est-il ce que nous aimons ?
Discussion sur un roof top (tiens Marc, je te donne le titre de mon prochain livre… #oupas). Tu viens de comprendre, après la présentation d’une étude sur la responsabilité des entreprises vue par les marketers, que tout le monde est prêt à dire oui, lorsque le vent souffle dans son dos. Impact de la morale sur nos comportements en société. Ainsi donc, tu vas courir à Vivatech pour en être, pour pouvoir conforter ta position dans le troupeau de celles et ceux qui l’ont vu, lui, le Elon Musk. Attends, il n’y a aucun jugement de ma part, et je serai certainement pris par cette hystérie collective, à un moment ou à un autre. Poussé par mes émotions, vers un rendez-vous improbable avec la célébrité, j’aurai du mal à dire non.

Ce que je voudrais te dire ici, c’est que je ne cherche pas, ni hier, ni demain, à générer ce clivage, cette polarisation autour de mes idées. Tu me diras, qu’il faudrait encore que j’en ai. Un point pour toi. Mais c’est pourtant là que ça passe, pour les pros du storygrowthmarketing.
T’exposer sans pudeur pour déclencher des tonnes de likes et des crispations d’envieux, qui comptent sur leurs doigts, les témoignages de sympathie. Elon Musk est un maitre en la matière. Personnage détestable, mais magnifiquement bankable. Intrigant de jouer avec ce qui brille, pour tenter de parler de ce que tu es, à l’intérieur.
Il ne nous reste plus qu’à croire en nous. Et là, on parle d’éthique et non plus de morale. Tout à fait autre chose.
Sur le roof top, on parle de morale. Comme pour Elon, on est dans le jugement. C’est bien d’être responsable, ce serait mieux encore de vendre moins, d’accepter d’avoir moins de clients. Et je pese alors que le vrai problème n’est pas dans ce constat. Qu’est-ce que tu fais, toi, pour changer le monde ? Ce n’est pas la question. je fais ce que je peux et c’est mieux que rien. Tu verrais le kilo de fraises que je viens de cueillir dans mon jardin. Aucune empreinte carbone ! Non, la question, c’est l’éthique. Disparue de nos débats. Et pourtant.
Exploiter les faiblesses, les failles, les manques dans le règlement, la crédulité populaire, la peur de mourir ou de mourir idiot, est souvent malin, au sens futé. Tu ne nous disais pas tout ce qu’il y avait dans ta recette de jambon au torchon, ni dans la fabrication de ton robot cuiseur ou de ta paire de basket. C’était malin. Tout à coup, cela devient critiquable, pas très morale dans un monde qui est en danger par la faute de notre consommation délirante de produits inutiles. Pourquoi changerais-tu ? Parce que tu ressens la pression morale, le jugement de la masse, de la foule. Tu veux être responsable devant eux. Le jugement est proche.
Et l’éthique dans tout ça ?
L’éthique te définit au-delà de la morale. Tu es. Tu es tout seul. Tu es sans crainte de la comparaison aux autres. Tu es par tes actions. Tu as tes propres choix, tes convictions, tes valeurs profondes et tu les assumes. Quand j’écoute Grégory parler de son parcours, de ses échecs ou de ses réussites, depuis plusieurs années maintenant, je me rends compte qu’il est lui et qu’il ne se prend pas pour un autre. Il a fait des choix éthiques. Il s’est (sans doute) débarrassé de la morale.
Et maintenant, tu comprends que je suis loin d’être Elon. Je recherche l’éthique avant toute autre considération. Je suis donc face à un dilemme du prisonnier. J’aimerais te retrouver à Vivatech et je peux te proposer un code promo pour un pass à -20%. Mais est-ce bien raisonnable ? Est-ce vraiment dans ton intérêt ? Je le crois malgré tout, surtout si tu viens pour découvrir des gens incroyables par leur volonté d’innover par altruisme. Tu viens ?
PS : mon code PLAUBIGNAT


