Intuitions, l'humain dans le marketing
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La philosophie dans le marketing saison 7 #TadiKoi

Oh les beaux sujets ! Avec une pluie torrentielle ce matin, j’attends avec excitation la révélation du jour : les sujets du Bac Philo soumis à nos charmants lycéens de France. Et les voilà, enfin, ceux que j’ai retenus pour deux épisodes cette année…

1 – La science peut-elle répondre à nos besoins de vérité ?

2 – L’artiste est-il maitre de son travail ?

Parlons science. Oui parce qu’en ce moment j’interview des chercheurs du CNRS autour du logiciel libre et crois-moi, ça nettoie la lucarne de mes oreilles… Oui aussi parce que j’ai cru un court instant de ma vie que j’étais un scientifique, orienté mathématiques et que finalement, revenu à ma créativité paresseuse, je suis un cow-boy qui s’est laissé tomber dans le marketing… Avec un peu d’humour, tu imagines John Wayne avec un bob à fleurs bleues. Tu vois le truc ?

Alors la science ? Dure ou molle pour commencer ? Oui on en parlait hier l’adjectif molle pour traduire soft n’est pas très sexy… et encore j’ajoute un y pour ne pas être censuré par le jury. Si tu définis les sciences molles comme celles qui sont vivante et évolutives dans le temps, tu te doutes qu’il ne sera pas question de vérité ici. L’Histoire, l’Economie, la Philosophie ou la Psychologie n’introduisant aucune vérité mais davantage des constats et des diagnostics vivants et mouvants. Et c’est tant mieux, sinon nous serions figés comme des égyptiens sur l’obélisque et peu à même à traverser les époques épiques (comme dirait France Info).

Science et vérité

Alors la science dure, celle qui démontre, qui introduit des théorèmes, y compris ceux de la relativité, est-elle ce graal pour nous, les béotiens perdus dans le tourbillon des idées ? Est-elle ce socle robuste et rassurant qui nous permet de monter dans un bateau sans crainte ou dans un avion avec des ailes, ou même d’appuyer sur des boutons pour faire chanter Zao ou Maria, nettoyer la vaisselle ou monter au 146ème étage ? Finalement cette science qui nous est presque inconnue, est-elle révélatrice de vérités indispensables pour faire société ?

Comme je n’ai pas quatre heures, je retiens ces trois questions pour te dire que le marketing n’est même pas une science… shame on you !

D’abord parce que contrairement à la science (dure) le marketing est totalement incertain : rien n’est vrai puisque tout dépend de l’action d’un tiers que l’on nomme client. Un client qui ne peut être considéré comme une variable dans un modèle quelconque, tant il est insaisissable et entièrement manipulé par ses émotions. Tu le sais déjà, intégrer des émotions dans des équations n’est guère possible (pour le moment). Et j’ose te le confier ici : le marketing ne démontre rien du tout. Alors les résultats d’hier ne sont jamais ceux de demain, les tips que tu lis chaque jour sur Linkedin sont, hélas ou tant mieux, invérifiables et impossibles à reproduire dans des conditions d’observation digne d’un laboratoire (les chercheurs travaillent dans des laboratoires y compris en économie). Aucune rigueur scientifique n’a jamais existé en marketing. Fin de l’histoire !

Deux, j’ai comme toi assisté à la sur production d’outils marketing en tout genre, qui te donneraient l’impression fascinante de pourvoir appuyer sur un bouton et d’obtenir une sorte d’illumination euphorisante. Illusion fatale ! Tu appuies sur des boutons, et il ne se passe rien. Tu as oublié que l’action recherchée est obtenue si et seulement si, le client, le prospect accepte de la produire. Et là, tu devrais comprendre que c’est lui ou elle qui appuie sur le bouton et pas toi. Ca change la perspective et surtout ça très remet à ta place : tu es au mieux un observateur de la réalité. Une réalité que tu perçois de tes yeux de marketer et qui n’est une vérité pour personne. Nul besoin d’en dire plus. Nul besoin assouvi non plus. Le client fait ce dont il a envie, selon ses humeurs, préférences et influences du moment. Tu peux t’agiter en tout sens, il tient les ficelles.

Screenshot

Trois, je conteste l’idée que nous ayons besoin de vérité… en marketing. Si notre mission est de sublimer l’offre, alors la vérité n’est pas nécessaire. Si le client achète une expérience, seule sa vérité invérifiable compte pour lui ou elle. La tienne ? Comment te dire… Or oui, je crois que nous avons besoin de vérités scientifiques pour avancer dans le brouillard de nos vies humaines. Oui je crois que la science nous permet de ne pas tout le temps nous interroger sur tout, en nous apportant des réponses fiables et définitives. Un et un font deux, et ça, c’est bon à savoir, Michel. Exprimons-nous suffisamment nos besoins de vérité dans un monde devenu fake par le biais des réseaux sociaux ? Avons-nous, au contraire, besoin de fautes images de bonheur pour entretenir l’espoir que nous aussi, nous pourrions nous pavaner sur les plages de Dubaï, avec une paire de seins en silicone et une bagnole de sport rutilante ? Si le marketing est responsable de ces dérives peu glorieuses, c’est parce qu’il a cru que l’influence était un outil utile au développement du business. Il a perdu de vue, ce qu’est l’utilité. Ce qu’elle apporte à la vie des gens.

Voilà !

En quelques lignes, je te résume sans aucun recours à mon chat, le fond de ma pensée (pseudo philisophique) : j’aimerais que la science réponde à nos besoins de vérité, sans réellement savoir si elle n et capable, tant nos vérités sont mal définies et cloutées par la surabondance de soit-disants contenus vides de sens. Dois-je ajouter que la majorité de ces contenus sont produits par le marketing ?

Si nous revenions à l’essentiel, comme des scientifiques, nous aurions fait un pas en avant vers 1e #MoinsmaisMieux. C’est tout ce que l’on nous demande. Réduire nos besoins à ce qui crée de la valeur. Point.

Si tu penses que je mérite une note, n’hésite pas à m’en faire part. Et rendez-vous demain pour le deuxième épisode.

#Philo

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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