En lisant un communiqué de presse qui me propose les avis très positifs de 5 experts du marketing et intervenants dans des écoles ou des universités tout à fait correctes, je me suis immédiatement posé la question : et si c’était une vaste opération de communication ?
Ben oui ! Moi aussi, j’ai vu quelque part cette collaboration improbable entre Burger King symbole d’audace et KFC et son colonel poussiéreux. Je dois t’avouer en préambule que je n’ai pas bien compris ce que pouvait être un burger au poulet et au steak grillé à la flamme… Pas toi ? Non mais en fait c’est pas ça du tout, chacun garde son produit pour les siens : le poulet et le boeuf ne se mélangent pas !
C’est alors une opération qui va faire le buzz, nous confirment les experts !

Avant d’aller plus loin dans l’histoire, deux remarques s’imposent ici, cher lectrice.teur :
1 – je ne balancerai pas le nom des experts cités, par respect, et parce que chacun a le droit de s’exprimer, y compris sur un burger.
2 – il est très tôt pour statuer sur le succès ou le flop de cette campagne de co-marketing à l’initiative de Buzman.
Bon et maintenant on peut se lâcher ! A la lecture des chiffres sur Youtube, je pense qu’on est plus près du flop que du buzz, n’en déplaise à. Georges (pour une fois). Et pourtant, la gentille comédie musicale qui transforme tout le monde en friends peut revendiquer un message pédagogique. Oui, après tout, nous pourrions nous aussi avoir un ami qui mange du KFC ! C’est moche, mais pourquoi pas ! (je plaisante…tu as le droit de manger des poulets frits qui ne t’ont rien fait, eux).
Soyons tous amis ! Mélangeons nos serviettes et nos torchons pour le plus grand bien de nos clients ! Wahou !
Osez, osez, Joséphine, plus rien ne s’oppose à la nuit…
Vois-tu dans l’élaboration d’une collab, ce que nous appelions autrefois partenariat, il est indispensable de se poser d’autres questions que celle de l’originalité. Car oui, c’est inattendu, « disruptif » si tu veux le dire comme un startupeur penché sur son babyfoot, et même un rien provocateur, surtout lorsque tu penses à McDo (qui au passage domine largement le marché en France). Mais quelle est l’utilité pour le client ? En quoi serait-il plus heureux de savoir que chez l’autre (enseigne) on a la même offre (mais avec du poulet) ?

Rien ! Nada ! Walou !
Et c’est là que ça passe ! Le client ne gagne rien à chanter niaisement soyons amis. Pire, cela détruit l’image d’exclusivité, de différence indiscutable et parfois farouchement argumenté, qu’il accordait à l’une ou l’auge des deux marques. Finalement BK ou KFC, c’est pareil ! Ah non !!! Je ne suis pas d’accord, criera le client ! Oui cette campagne a réussi son « coup de com », puisqu’elle a été commentée par de nombreux médias nationaux et qu’elle aura fait parler (un peu). Mais sur le respect des 4E, qui sont à la base de la décision du client, je suis plus que sceptique. J’ai perdu l’exclusivité du lien fort avec ma marque préférée et j’ai perturbé ma compréhension d’une expérience différente. Sans parler du manque d’engagement, et peut-être même de cette vague impression d’une comédie peu sincère jouée sur mon dos.
Etre partenaires pour nous rappeler que malgré nos différences, nous pourrions être amis, est une bonne intention. Et oui, c’est un beau message. Mais c’est un message qui n’engage à rien…
Enfin, nous ne sommes pas tous de cet avis…
« Cette opération coche toutes les cases du buzz marketing réussi : visibilité, innovation et cohérence des messages, tout en incitant les consommateurs à comparer et discuter. «
« BK+KFC, c’est astucieux, car les cibles des deux enseignes ne sont pas en concurrence frontale. C’est disruptif, donc sujet à étonnement, amusement, voire intérêt de la part de leurs consommateurs.«
« Burger King et KFC valorisent leur audace et montrent comment des prises de risque intelligentes peuvent conduire à de grands résultats.«
N’insiste pas, je t’ai dit que je ne balancerai pas !…
Et que ne durent que les moments doux…
A bientôt chez McDo ! #oupas

