Je lis Baptiste Beaulieu, médecin et écrivain, avec passion. Conter des histoires de salle d’attente peut paraître étonnamment banal et sans grand intérêt. Lui le fait avec subtilité, empathie, compassion, et un sens de l »humour que j’apprécie. Simple, direct, percutant, humain.
Son héros dans ce livre, n’arrive pas ou plus à pleurer. Il a tout vu. Il a tout entendu. Mieux encore, il a tout écouté des patientes et patients qui sont venus vers lui chargés de cet espoir infini d’aller mieux, de survivre encore un peu, ou de comprendre ce qui leur fait mal. Il est là et fait de son mieux, ne portant aucune illusion sur la fin de l’histoire, qui est notre humanité.
Alors pourquoi ne pleure-t-il pas ? Et si l’on transposait cette histoire dans le monde merveilleux du marketing ? Combien de conseils faudrait-il te donner, avec ou sans ordonnance, pour que le business de ton entreprise ne meure pas, ou pas tout de suite ?
Soyons clairs : l’enjeu n’est pas le même. Aucun marketer ne sauve de vie. Des marques, crois-tu ? Je voudrais le penser, mais ce serait très prétentieux. Non ?
Si nous ne pleurons pas, c’est parce que nous sommes bardés d’outils et de tableaux de bord. Ces instruments froids et déshumanisés qui donnent et enregistrent les signaux vitaux du business. Combien d’ouverture de ton mail ? Quel taux de conversion ce matin sur notre e-shop ? Quel contenu vas-tu proposer pour générer plus de leads ?
Une ordonnance !

« L’humain c’est 90% de misère et 10% de beauté ». Un peu comme le marketing, pensais-je en lisant ces mots de Baptiste. J’aime le beau. Comme toi. Alors j’oublie de pleurer sur la misère. Je reste positif en toute circonstance. Parce que jeudi lorsque je parlerai de marketing ZERO dans un atelier promu par La Ruche, j’aurai en face de moi, des humains à la recherche d’une potion, d’une dose d’inspiration, qui souhaitent avant tout y croire. Bien entendu. On peut, nous pouvons ensemble, faire mieux.
Il n’y a aucune fatalité à proposer un marketing entièrement construit sur des chiffres, des statistiques, des indicateurs de performance. Le marketing est au service du client, qui st d’abord un humain, perclus de peur et rongé par la colère. Oui, il sa fait trop souvent avoir par le marketing. Depuis trop longtemps. Alors, nous imaginons ensemble les moyens de le respecter, de le comprendre et de le remercier d’être là, fidèle ou pas, car sans li, il n’y aurait tout simplement plus rien.
Le marketer ne pleure pas, par manque d’humanité. Il s’est digitalisé. Il s’est réfugié dans un monde peuplé par les chiffres. Loin de ses clients. La misère intellectuelle qu’il propose en guise d’offre personnalisée et qu’il habille d’un joli storytelling est aussi évidente que la tristesse d’une salle d’attente. Il y a toujours quelqu’un pour s’y asseoir. Faut-il s’en réjouir ?
Le marketer ne pleure pas parce qu’il a toujours quelque chose à faire, pour que ça aille mieux. Il peut toujours en faire plus. Il st réfugié derrière cette croyance mathématique : plus j’en fais et plus j’ai de résultats. A montrer sur des présentations ou à exhiber fièrement sur une scène propice à l’auto-crongratulation. Alors il n’a aucune raison de pleurer. Tous ces mauvais scores ne seront jamais divulgués, jusqu’au jour où on le remerciera d’être passé. Et là, ce ne sera jamais de sa faute. C’est le marché, ou peut-être les chinois.
Amusant parallèle !
Lorsqu’on meurt c’est rarement de la faute du médecin. Encore moins celle du marketer, penses-tu ?
Bref…
Lis le livre de Baptiste Beaulieu et #onenparle :
https://www.fnac.com/a18313570/Baptiste-Beaulieu-Ou-vont-les-larmes-quand-elles-sechent

