Hier j’étais heureux. Joyeux de retrouver des étudiants de 5ème année à l’ISCOM et de leur proposer une battle sur le thème du black friday. Ce jour béni pour les opportunistes, fans de soldes en tout genre, acheteurs organisés de cadeaux de Noël ou boulimiques de nouveautés pas trop chères payées, a fait l’objet d’un débat pour ou contre.
Adorable lutte entre eux teams, hyper motivées, engagées et magnifiquement représentées par deux speakeuses de talent. Merci !
Vraiment. Ces jeunes esprits sont doués. Ils et elles (très majoritaires) ont réussi à exposer des arguments forts pour soutenir les deux positions : pour ou contre. Et si, tu t’en doutes, je penche vers le contre, je dois reconnaitre que les arguments économiques et même sociaux du camp du pour ont eu un impact sur mes convictions. Car, en effet, ce sont plus de 3 millions de salariés qui sont concernés par les ventes de cette période aujourd’hui élargie. Des gens qui gagnent des primes, qui augmentent ainsi leur pourvoir d’achat et leur capacité à se faire plaisir à leur tour. Non négligeable.
Du côté du contre, le collectif engagé pour l’occasion nommé « Les Reloues », prônent évidemment la sobriété et la responsabilité des consommateurs devant les désastres créés par la sur consommation. Une position bien plus tendance même si la génération Z est tout de même la plus encline à se ruer dans les magasins vendredi et sur les e-shop jusqu’à lundi. Sans compter que trop de produits vendus moins chers, sont fabriqués par des personnes très mal rémunérées et qui, elles, ne verront jamais la couleur d’une prime.
Ainsi le consommateur est pris au piège de sa propre morale, d’une vision du monde un peu trop souvent noire ou blanche. Black Friday, ces mots américains, symbolisant la foule des acheteurs envahissant les boutiques, n’est-il pas révélateur de notre côté « dark ». Cette force d’attraction qui nous propulse bille en tête vers la moutonnerie galopante des clients du n’importe quoi. Faut-il que tu jettes ton smartphone qui fonctionne très très bien pour le numéro 15 qui t’assure de faire de plus belles photos ? Remarque que Orange qui surfe sur le black, te le reprendra gentiment et te vendra le prochain pour 700 euros de plus, ce qui est une belle affaire, ne crois-tu pas ? A condition que tes photos soient moins moches que d’habitude ! Or comme tu es le sujet central de toutes tes photos, je me demande bien comment tu vas réaliser cette prouesse… bref !
Quoi qu’il arrive, tu n’as besoin de rien aujourd’hui et tout ce que tu achètes doit et peut contribuer à ton plaisir. Pourquoi ce plaisir serait-il dark ? Pourquoi faudrait-il qu’il soit au rabais ? On en parlera la saison prochaine, parce que là tout de suite, j’ai rdv à la Fnac pour profiter d’un offre de dingue !… Non je déconne…
La beauté est ce qui manque le plus à nos vies de terriens apeurés. La beauté n’a pas de prix. Elle ne s’achète pas un jour de fin de semaine, de fin de série, de fin de mois ou de fin d’année.
La beauté est en couleurs. Comme une pomme. Comme toi.
Merci à mes étudiantes et étudiants d’être une source d’inspiration. Je leur dois cette idée des brighter days… magnifique !

