J’aurais tant de choses à te raconter sur Vivatech 2024. Je reste focus sur le Moins mais Mieux, aussi je te propose un court arrêt sur le stand de La Poste. Oui ce groupe est parfaitement dans le ton de l’innovation, et accueille d’ailleurs de nombreuses start-ups innovantes sur tous les fronts. Mais ce qui m’intéresse en ce début de journée un sur le salon, c’est l’annonce d’un partenariat avec l’Ademe.

A cette occasion, j’ai eu le plaisir d’une conversation avec Claire Baritaud, directrice des politiques et expertises RSE du groupe La Poste, afin d’évoquer la mutation progressive de cet organisation séculaire vers la responsabilité globale. Nous avons ainsi évoqué l’engagement volontaire de plus de 7 000 postiers (soit 10% des effectifs) pour passer au vélo cargo comme moyen de mobilité principal. Le dynamisme des postiers et leur présence au cœur même de nos vies, est toujours aussi fort. Accepter de revenir à la mobilité verte est un effort mais aussi un message envoyé à nous tous. Réduire l’impact carbone du dernier kilomètre est un enjeu majeur, lorsque dans le même temps, les livraisons de biens de consommation au domicile augmentent à un rythme effréné.

Claire démontre avec ce défi engagé que l’on peut réduire, que l’on peut aussi éduquer les publics, qu’ils soient internes ou externes. La Poste assure toujours un service public, et se doit en conséquence d’être exemplaire quant au respect de notre environnement. Il ne suffit pas de constater que 25% des emissions de gaz à effet de serre en ville sont issus de la logistique, il faut prendre des mesures permettant de faire mieux.

J’apprécie particulièrement cette vision salutaire de la responsabilité dans l’action de tous et de chacun. Mais ces vélos cargos sont-ils fabriqués en France ? Claire me répond que non, pas les 3000 premiers déjà sur nos routes, mais pourquoi pas les prochains si l’appel d’offre venait à être remporté par un fabricant français. Voilà qui en dit long sur l’implication d’un eco-système dans une action responsable. Chaque acteur du processus de livraison du dernier kilomètre est porteur ou doit porter la responsabilité de l’impact final. Si les vélos cargos étaient issus de l’industrie circulaire française, on aurait fait alors un réel pas en avant. Ce sera peut-être le cas, me confirme Claire.

Faire mieux dans la logistique c’est aussi d’autres améliorations, moins spectaculaires mais tout aussi efficaces. Ainsi, réduire le taux d’échec des livraisons de 20% aurait un réel impact à plusieurs niveaux :

• augmenter la productivité de chaque postier / livreur
• diminuer les allers-retours inutiles
• satisfaire davantage de clients avec les mêmes ressources
• gagner en fiabilité et donc en confiance
• évaluer plus précisément les besoins ville par ville

Le service serait meilleur. Les clients seraient plus heureux.

Cette analyse de ce qu’un groupe comme La Poste peut mettre en place pour réduire son impact carbone tout en améliorant l’expérience du dernier kilomètre est symbolique de ce que chaque entreprise, guider par le marketing, pourrait faire.

De la même façon, éduquer la population à l’usage d’un timbre « numérique » qui se transform en numéro à noter sur sa carte postale ou son enveloppe de lettre, peut aider à prendre conscience de nos comportements du quotidien. Un timbre numérique pollue moins. Envoyer un carte postale est évidemment un geste humain, sincère et chaleureux. Nous ne le faisons plus et pour le coup, nous pourrions oser ce geste romantique que d’écrire une lettre sur du papier. Il y a des choses, des actions, que nous pourrions conserver sans trop de conséquence sur la planète. Il y a en a d’autres que nous pourrions faire moins souvent ou mieux au regard de l’impact qu’elles ont.

Encourager celles et ceux qui osent le changement est un devoir pour les marques et les entreprises. Claire et moi en sommes convaincus.

Et toi ?