Oui tu le sais, tu le vois partout, c’est bientôt vendredi ! Promis ce sera moins cher, mais pas tout à fait autant moins cher que chez nos amis de Shein. Parce que là, ce serait vraiment exagéré ! Et pas très favorable au commerce français bien de chez nous… Ah mais !

Comment te dire que Black Friday est un concept importé de là où on ne parle français que pour dire Camembert et Champagne ? Et je le dis chaque année, c’est une folie totale puisque cela consiste à nous offrir des réductions énormes sur des produits que nous n’avons pas l’intention d’acheter, ou que nous aurions achetés malgré tout, puisque c’est bientôt Noël. Tante Agathe t’a commandé un parapluie flambant neuf, et on idée ce serait de le payer 50% moins cher ? Passons… mais feras-tu de même pour tes enfants ? ou ton chien ? Quel manque d’amour !!

Ta générosité, je n’en doute pas, est tellement au-dessus de ça ! Alors pourquoi ? Pourquoi tant de marques magnifiques et aimées cèdent elles à la panique de fin d’année, morose sans doute, jusqu’à la dernière minute ? Non pas toi, Petit Bateau !?… ben si…

La France coule et accusera l’année prochaine un géant d’internet de lui avoir volé sa clientèle en bradant sa camelote en deux clic. Tu parles !

Le principe même de la réduction est une folie. Cela conduit la clientèle à dévaloriser l’offre et à regarder si quelqu’un d’autre n’ose pas proposer encore moins cher. Course à l’opportunisme, et frénésie du bon plan, d’un jour. Ce que tu payes moins cher aujourd’hui, te garantit-il (pas vrai mon Titil ?) d’être heureux demain ? Pourrais-tu au contraire, considérer qu’il vaut mieux payer plus cher et obtenir une meilleure offre, un meilleur service ? Quitte à en acheter moins.

Prenons l’exemple de O’Tacos… si tu me le permets.

Si tu as l’appli, alors bim bam boum, tu pourras bénéficier d’un Taco à 5 euros, non seulement vendredi noir, mais aussi lundi gouvernail. Oups ! Tu ne le savais pas ? Cyber vient du grec et signifiait en effet ce garde fou indispensable à celui qui vogue sur des mers agitées. Et non pas du grec qui a ouvert non loin de ton O’Tacos préféré… Ok si tu as l’appli, cela signifie que tu es prêt à donner tes infos personnelles afin que je puisse à la fois t’envahir de notifications et de messages rassurant sur ton obésité naissante…

Et puis dans ce communiqué qui parle ta langue, bro, je lis qu’il s’agit là d’une enseigne majeure de la street food française… Comment ? Décidément Molière a perdu sa langue…

Il n’y a pas de Street Food en France. Personne, mis à part les vendeurs de marrons ou de mais grillés, ne fait la cuisine dans la rue. Mais c’est tellement plus cool de te faire croire que ce n’est pas du tout de fast food dont on parle. Évidemment à 5 euros le bout de poulet roulé dans une galette de maïs, tu t’attendais à quoi ?

Noir c’est noir !

Je crois sincèrement que lorsque Auchan vend ses supermarchés à Intermarché, c’est le signe que le commerce a perdu ses commerçants. Parce que l’explication, ce serait que l’enseigne des indépendants pourra vendre moins cher qu’une entreprise nationale à la surface financière immense. Et si c’était surtout parce que Auchan n’a plus la connexion affective avec ses clients ? Affirmer qu’Auchan n’aime plus ses clients, ni ses collaborateurs, est sans doute un peu rapide et léger. Mais tout de même… L’amour, l’amour… c’était Intermarché ! Et l’amour n’a pas de prix.

C’est ce que ce vendredi noir ne permet pas. Nous n’achetons rien par amour et tout par pur intérêt financier. C’est moche. Nous le savons. Nous sommes déçus par notre propre incapacité à aimer. Tu vois ce beau pyjama Petit Bateau ? Tu aimerais l’offrir à Noël ? Tu hésites, c’est pas donné ! Et pan, tu as -30% ! Alors là d’accord… Misère !

Si le marketing échoue, il te reste à brader tes prix. Fais le un vendredi, c’est mieux !

Oups ! Un Friday … of course !