Depuis des années, depuis beaucoup trop d’années, la MAAF nous épuise avec ses sketchs à deux balles, sur le thème « appelez-moi le directeur », qui se concluent inévitablement par un « je l’aurai un jour », aussi peu crédible que sans intérêt… Certes, vouloir à tout prix (et c’est ici un euphémisme tant les seuls arguments dudit directeur sont devenus mercantiles prenant la forme de 10% de réduction ou de mois gratuits de contrat), démontrer que la marque a réponse à tout, et s’occupe de tout, pourrait être interprété comme un signal rassurant, ré-assurant même. Mais n’est-ce pas plus exactement le symbole de la prétendue supériorité de la marque, considérant le client comme un imbécile ignare ?
Dans un monde connecté et mobile, voila donc que la MAAF nous sert sur un plateau le bon vieil acteur star du cinéma d’Alain Resnais, regretté par Sabine Azema, et souvent brillant sur les planches du Théâtre Edouard VII. 71 ans le Pierrot, tout de même ! Oui je t’ai beaucoup aimé, je l’avoue, y compris dans tes engagements forts sur la condition du monde artistique et en respectant tes soutiens politiques… Mais là, c’est fini entre nous !
J’imagine, Pierre, que tu as besoin d’un peu d’oseille pour payer tes gros impôts. Tomber dans la soupe indigeste de la publicité à la grand-papa, n’est pas digne, vraiment !… Tu étais bien meilleur face à Philippe Khorsand dans la série Palace en… 1988 (et oui comme le temps passe – une série écrite par des génies comme Topor, Rollin, Ribes et Wolinski). C’est désormais nous qui avons les boules, en te voyant, pauvre cochonnet du spectacle, t’asseoir péniblement derrière ton bureau bourgeois et tellement affreusement démodé.
Alors il me vient l’idée que tu as été pris en otage par la direction de communication de la MAAF ! Et je leur hurle : « libérez notre camarade Pierre ! » Nous ne négocierons pas avec de tels barbares du moche marketing !… Non vraiment, nous n’en pouvons plus de vos bonus, de vos directrices et directeurs interchangeables qui prétendent à notre place que c’est la MAAF qu’on préfère… Ce qui, au passage, flirte lourdement avec la publicité mensongère, si l’on regarde les classements dans les enquêtes réalisées sur ce secteur…
Toi aussi, cher lecteur, si tu vis ce cauchemar, souviens-toi qu’Arditi n’a pas toujours été ce cynique, perfide et ridicule petit chef de bureau, vendeur d’assurances des années 80. Il a été, il fut un grand acteur et un homme de coeur. RIP Pierre !
Un homme de cœur, Arditi.
ça c’est drôle, contrairement aux pubs de la Maaf.