Et c’est tout !.. Je ne suis pas d’accord avec environ toutes les idées du nouveau président des Etats-Unis, et en particulier, avec toutes celles qui stigmatisent les différences entres les humains que sont les citoyens de ce grand pays. Vous non plus, je m’en doute.
De là, à considérer que 58 millions de gens sont des crétins, comme on le lit partout depuis hier, mais aussi bien avant le crash du 9 novembre, il y a un pas que je ne franchirais pas, justement pour l’humanité. Et c’est LA leçon marketing de cette élection. A prendre les gens pour des cons, on finit par perdre le pouvoir (et surtout leur confiance), pourtant si précieusement conservé par une élite bien-pensante et tellement supérieure. Exactement à la manière de tous les gourous du marketing qui s’adressent à des cibles en leur déballant leurs arguments hyper intelligents et irrésistibles. Oui les marketers, les experts, ont toujours cru qu’il était suffisant de créer l’illusion, de s’adresser à la ménagère de moins de 50 ans, ou à son morceau de cerveau à vendre. Erreur !
Et c’est une belle leçon d’humilité ! Il faudrait peut-être songer à écouter ce que disent les gens. Certes, on ne peut pas sombrer dans le populisme, mais pourrait-on revenir à un peu plus d’empathie, d’humanisme et à beaucoup moins de technocratie ? Du bon sens me direz-vous ! Oui mais alors pourquoi est-ce si difficile pour nos soit-disant élites intellectuelles ?
Simple est la réponse en 2 points clés :
- il est urgent de cesser prétendre être supérieurement intelligent (lorsqu’un vendeur vous explique dans son jargon technique à quel point vous n’y connaissez rien – avec ce sourire de satisfaction qui illumine son visage lorsque vous l’approuvez par gentillesse). Sinon, vous ne pouvez pas vous connecter à l’autre (ou trop rarement). Il ne se sent pas connecté (lui), ni respecté.
- il faut être authentique et ne pas sourire pour les caméras. Trump a toujours été irrespectueux, violent et parfois vulgaire : il n’a pas changé durant toute la campagne. Au contraire Hillary, a soudainement voulu nous faire croire qu’elle aimait la musique, les blacks, les latinos, le rock de mon cher Bruce (et pourquoi pas ?), les homos,.. Les vrais gens, les pauvres gens, ces « débiles » comme on les a gentiment dénommés dans les médias, n’y ont pas cru une seule seconde. Et moi non plus, hélas… (où es-tu Bernie ?).
Gagner le coeur des gens, ce n’est pas une question de programme électoral, ni de réformes économiques, c’est une question émotionnelle. Si vous n’acceptez pas que l’autre soit aussi intelligent que vous, voire davantage, vous n’apprendrez rien de lui, et vous ne gagnerez jamais son respect, encore moins son amour.
Pas d’amour sans respect !
Je ne suis pas Donald, c’est clair. Mais je respecte et je tente de comprendre ce choix. Et s’il ne s’agit nullement d’être aimé de tout le monde, il est essentiel de respecter ceux qu’on ne comprend pas.