Tout le monde vous le dira, si tu veux performer en Inbound Marketing, tu devrais publier un livre blanc. Rappelons à mon lecteur, que le livre blanc est un support numérique mis à disposition de l’internaute de façon gratuite. C’est par conséquent, un excellent moyen de diffuser du contenu de marque, et de faire la démonstration de votre pertinence sur le sujet que traite votre entreprise (ou à tout le moins, un sujet connexe). Alors pourquoi pas ?
La faillite du livre blanc tient en deux aspects classiques (aujourd’hui) du marketing :
- l’obsession de la rentabilité des actions marketing – qui débouche dans ce cas sur l’obligation de récupérer du lead qualifié, et donc d’exiger l’adresse email (voir plus) de celui qui voudrait vous lire. La logique de l’inbound étant de profiter de cette prise de contact intéressée pour continuer à nourrir le lead ainsi créé et même pour lui faire directement une proposition commerciale. Les compteurs tournent et immanquablement la pertinence du livre blanc est jugée à l’aune des leads récupérés ! On voit que l’on aura facilement tendance à confondre popularité et qualité des propos ou des savoirs partagés.
- le manque d’engagement – ce que déplore d’ailleurs l’ensemble de la profession lorsqu’il s’agit de qualifier la relation avec les clients comme avec les collaborateurs. Or non seulement, la gratuité n’est pas vecteur d’engagement, mais elle est pour la plupart d’entre nous, synonyme de moindre effort. Ecrire un livre blanc serait alors tellement facile et peu coûteux en effort, que cela ne vaudrait rien d’autre que zéro. Tous les coachs vous le diront : si tu ne payes pas ta séance, tu ne feras pas les efforts nécessaires. Ce qui pour nos lecteurs se traduit par le constat affligeant que l’écrasante majorité des livres blancs téléchargés ne sont jamais lus !
Or si j’écris un livre ou même un post sur ce blog ou ailleurs, c’est évidemment avec l’espoir qu’il soit lu ! Et si vous deviez trouver mes propos pertinents ici, je vous invite à acheter un livre payant qui manifestera votre engagement ! 😉
La question se résume à nouveau à l’équation du marketing de demain :
Vous admettrez facilement que vous désirez rarement un livre blanc de 15 pages mal écrites et illustrées par des graphiques sans réelle justification ; que le livre blanc n’a pas (ou si rarement) été rédigé avec amour (on verse plus souvent dans le nombrilisme et l’auto-satisfaction si commune aux marketers); enfin, on peut se demander si le partage du livre blanc existe vraiment ?… ce partage n’est-il pas réservé à ce qu’on aime ?
Voilà pourquoi je me refuse à publier un livre blanc. Croyez-moi écrire 200 pages sur la fidélité m’a demandé une somme d’efforts qui mérite mieux qu’une adresse email « poubelle » !
Sortez du chaos marketing et rejoignez la zone de confort ! #lovefirst
Merci !
Bravo Patrice,
Un bel article comme on aime en lire.
Il n’hésite pas à aller à l’encontre des idées reçues ! Et le paragraphe sur l’engagement est asse révélateur.
Je l’avais déjà remarqué :combien lisent vraiment les livres blancs ? …
A bientôt
Philippe
Merci Philippe ! rdv le 31 janvier pour le Club du Marketing Emotionnel… 😉