Intuitions
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Allons-nous changer demain ? deviendrons-nous altruistes ? #oupas

Confiné je suis. Mais cela ne m’interdit en rien de poursuivre tout à la fois mes interaction sociales et mes réflexions sur plusieurs sujets marketing ou liés à ce domaine dans lequel j’exerce depuis longtemps. Ainsi, comme toi cher.e lectrice.teur, je prends le temps de lire, de m’instruire.

Je participe par ailleurs à une réflexion collective sur l’évolution du Social Selling Forum, et je dois avouer ici que la collaboration avec mes pairs, est extrêmement positive. Non que nous soyons tous du même avis, mais bien parce que nous partageons, me semble-t-il, l’envie, la volonté, la culture de l’altruisme. Nous ne travaillons pas pour nous mais pour un projet et une communauté qui dépassent nos personnes. Pour un bien commun que nous aspirons à transformer certaines composantes de la vie économique, en commençant par la Vente.

gresc ou romains

Alors je relis Matthieu Ricard, comme évoqué dans mon article précédent, et je ne peux m’empêcher de partager ici la réflexion du philosophe André Comte-Sponville :

« Vous me dites que si on ne transforme pas d’abord l’homme, on ne peu pas transformer la société. Nous avons derrière nous deux mille ans de progrès historique qui prouvent le contraire. Les Grecs étaient tous racistes et esclavagistes, c’était leur culture. Mais je n’ai pas le sentiment être meilleur qu’Aristote ou Socrate simplement parce que je ne suis ni esclavagiste ni raciste. Il y a donc un progrès des cultures et des sociétés, et non pas des individus en tant que tels….

Si on avait attendu soient justes pour que le plus pauvres puissent se soigner, les plus pauvres seraient morts sans soins. On n’a pas attendu que les humains soient justes, on a créé la Sécurité Sociale, on a créé des impôts, on a créé un Etat de droit. Je crois donc que l’art de la politique c’est de rendre les individus égoïstes plus intelligents, ce que j’appelle la « solidarité » et ce que Jacques Attali appelle « l’altruisme intéressé ». Il s’agit de faire comprendre aux gens que c’est leur intérêt que de prendre en compte les intérêts de l’autre…

Pour concilier l’altruisme et l’égoïsme, on a inventé la politique, ce qui est une façon d’être égoïste ensemble et intelligemment, plutôt que bêtement et les uns contre les autres. »

Cette parole de sagesse et d’esprit, m’inspire en ce moment où nous sommes submergés par les prises de parole qui hésitent, plus ou moins, entre l’exhibitionnisme en recherche de likes et de visibilité et les bons conseils à prodiguer soit en mode « toi aussi fais comme moi », ou en mode « tu vois comme les gens sont cons ». Evidemment je préfère les exemples positifs, convaincu que la psychologie positive est nettement plus efficace, mais il n’est pas forcément inutile de rappeler à certains que leurs comportements peuvent nuire aux autres (y compris en soutenant les forces de l’ordre). Point de morale ici.

Questions :

Etre pédagogue, est-ce espérer un changement positif chez l’autre ? N’est-ce pas simplement lui offrir une connaissance, développer au mieux une compétence ? Est-ce l’entrainer dans une réflexion qui va lui permettre d’évoluer dans le bon sens, avec sa culture, son intelligence, sa propre vision du monde (et non la mienne) ?

Dois-je imaginer un résultat (et donc avant cela un objectif) lorsque je suis altruiste, au sens d’une action mener pour le bien de l’autre, ce qui induit un bien-être intérieur augmenté chez moi) ?

pédagogie

Pour tenter de répondre à la première question, je repense au rapport entre le maitre et l’élève. La mission du maître (de piano, d’escrime, de mathématiques, etc..) est de voir l’élève le dépasser, à terme. Elle exige de lui humilité, acceptation de ses propres limites, et générosité, dans le don infini de soi, au profit de l’élève. Il ne s’agit pas tant de former à son image, ni bien entendu d’apprendre à l’élève un cours, que de l’amener à se révéler supérieur autant que possible. Ainsi lorsque je tente avec mes modestes moyens de me montrer pédagogue à ton égard, cher lectrice.teur, j’ai bien espoir qu’un jour tu reviennes vers moi, riche de nouveaux enseignements que j’aurai plaisir à découvrir grâce à toi. Rien n’est joué d’avance, et je ne cherche jamais à mesurer la portée, l’impact réel d’un article de blog ou de toute autre prise de parole (ce serait inutile). Aucun résultat ne pourrait me satisfaire ni me décevoir. Entre altruiste, c’est aussi cela.

Bien sûr comme chacun, je suis heureux de lire un commentaire ou une remarque complémentaire et instructive. Etre altruiste ne signifie aucunement que je renoncerai aux plaisirs personnels, à un certain égoïsme réjouissant, comme celui d’être l’auteur que tu as choisi de lire en cet instant. Cette réflexion vaut aussi pour mes confrères plongés dans la réflexion Social Selling. Nous dévouer pour le bien de la communauté, pour les talents que nous souhaitons rassembler, n’exige pas le sacrifice de son intérêts personnels. Faire le bien pour les autres, c’est évidemment contribuer à notre bonheur individuel.

Alors il est sans doute temps de se poser cette question, chacun chez soi : est-ce qu’il est suffisant de créer de la valeur pour les autres, pour se sentir bien ? Autrement dit, n’est-il pas globalement de peu d’intérêt de raconter sa Life, au motif qu’elle pourrait nous apprendre quelque chose ou nous distraire ?…

Pourquoi faudrait-il parler de soi, pour être intéressant ?

Allez, je vous laisse y réfléchir. C’est Dimanche, mais c’est aussi un jour comme les autres, qui peut nous améliorer, pour demain.

 

PS : André Comte-Sponville est un philosophe français né en 1952. Il est l’auteur (entre autres) de Le bonheur désespérément paru en 2000. Pour Aristote et Socrate, tu voudras bien chercher directement dans Wikipedia, mais je pense que tu les connais déjà ! #ahahah

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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