Y a qui dans la room ? Et pourquoi tu ne viens pas on stage ? #ahahah Ca y est, j’ai chopé le virus de Clubhouse, dont certains disent déjà que c’est un réseau mort né… La loose !
Attends un peu, c’est qui certains ? Heu… comment te dire ? des experts qui ont dénommé leur boîte Machin Conseil pour la plupart… (note de la rédaction : par respect pour la sensibilité des jeunes lecteurs.trices, je ne mentionnerais pas Machin sous son vrai nom – qui pourrait bien être Nini, Titi, Jipé ou Dédé – je te laisse choisir).
Oui tu vas me parler de branding, de love brand, de marque et pourquoi pas de marketing et tu commences par me présenter ta société fièrement baptisée Machin Conseil ! T’es sérieux là ?

Le plus étonnant c’est que cela ne t’as pas choqué d’associer tes initiales ou ton « p’tit nom » (comme n’a jamais osé me dire ma grand-mère à qui j’aurais volontiers offert une tarte sans les fraises en pareille situation…) à ce mot qui désormais ne veut plus rien dire : Conseil. Tu pourrais trouver autre chose ? Ton « p’tit nom », garde-le pour toi et tes… enfants (ça les amusera sans aucun doute mais nous… ).
Alors quand je lis un article sur la qualité des rooms de ClubHouse, quand j’y écoute (par négligence) des « experts » s’auto-féliciter d’avoir faits des posts à 100 k, je me demande qui sont les « crétins » dans la salle ? Sont-ils conférenciers professionnels, speakers ou de simples auditeurs ? Pourquoi l’audience va-t-elle toujours vers la facilité, et comment peut-elle se vautrer avec autant de délices, dans la médiocrité ? Une question qui pique et qui ne va pas t’inciter à me trouver sympa, hélas ! A moins que tu ne sois un peu punk sur les bords ?…
Et la réponse est : par sympathie ! Parce que si Machin, le/la CEO de Machin Conseil, a des milliers de followers, c’est forcément qu’il est bon, que c’est un expert du truc ! Sur Clubhouse comme ailleurs, la loi du nombre (et même des grands nombres) s’impose et il est fascinant de constater à quelle vitesse nous tombons dans le panneau (et cette fois j’autorise ma grand-mère à me souffler cette expression populaire). Et puis Machin, c’est sympa ! C’est comme Pierre Menes avant que l’on ne découvre ses agissements de « gros dégueulasse » (je te jette moi aussi la pierre, Pierre). Il est tellement sympa qu’on peut lui faire grâce des tonnes de conneries qu’il assène comme autant de vérités. Impressionnant pouvoir du « social »…

Oui nous, les êtres humains, nous aimons les Machins en tout genre, les bons et les mauvais (bref les deux mon général) ! Dès lors que nous les trouvons sympathiques, nous acceptons qu’ils disent n’importe quoi. Etrange comportement non ? Est-ce sur cette faiblesse de l’Homme que se développent les réseaux sociaux ? Et dans ce cas, pourrait-on en tirer un enseignement majeur pour les marques : soyez sympa d’abord et on vous écoutera davantage ? Est-ce cela l’émotionnel dans la relation ?
Autre force de la nature humaine, la faculté à se regrouper là où il y a déjà du monde (instinct grégaire). Tu le sais, puisqu’il ne te viendrait pas à l’esprit d’entrer dans un restaurant dont la salle est vide (question pour toi qui est confiné.e à la maison : t’es-tu déjà demandé qui étaient ces être bizarres qui furent les premiers à s’assoir dans le restaurant que tu as choisi et qui est à cette heure bien rempli ? tu crois qu’ils sont payés par le patron ?). Sur Clubhouse, c’est la même chose : tout le monde va là où tout le monde est (déjà) ! Et sur Linkedin, tu avais déjà constaté que les posts les plus likés ou commentés sont ceux que tu vois en priorité et, sois-en convaincu, également ceux que tu vas liker le plus facilement (sans même y penser) pour être bien sûr que ton like ou ton commentaire vienne s’ajouter à ceux des autres. Tu veux parier ? Regarde en bas de cet article : aucun commentaire, et donc pas le tien non plus… Aucune chance parce que de quoi aurais-tu l’air, tout.e seul.e, perdu.e dans un lavabo vide (oups pardon un océan bleu…) ?
Aller là où les autres ne vont pas, s’appelle la liberté ! Aller là où tout le monde va est au mieux du tourisme, au pire du populisme de base. Oui, tu peux me répondre que je suis aussi sur ClubHouse ! Tu as raison ! D’ailleurs, je m’interroge sur ma volonté à résister à la force magnétique du nombre. Et pour tout t’avouer, si vous étiez une quarantaine à me rejoindre vendredi dans la room du marketing émotionnel, je serai rassuré. Promis cela ne ferait pas de vous les 40 crétins de l’histoire ! Au contraire…

Sur un réseau social comme sur un marché, il y a toujours un leader et des suiveurs. C’est la force de la solidarité humaine, de notre constante envie de socialiser les uns les autres, et cela ne change pas avec le digital ou après une pandémie. Contrairement aux marchés, sur les réseaux sociaux, ce ne sont pas souvent les plus pertinents qui ont le plus de visibilité, le plus de followers. Pourquoi ? Parce que parler de soi n’engage à rien. Prouver dans l’expérience et dans la concurrence, que l’on a quelque chose de remarquable à proposer, est un autre challenge, que de poster des photos du chat de Machin Conseil.
Etre une marque, c’est un peu plus complexe que faire son personal branding sur Linkedin… tu veux un conseil ?
#onenparle
PS : je n’illustre pas cet article avec un selfie de moi en pleine séance d’auto-satisfaction par décence – mais si tu insistes, je t’en envoie un en MP (1)
PS2 : tous les personnages de cet article sont fictifs et n’apparaissent pas sous leurs vrais noms (si tu t’appelles Machin, je te prie de m’excuser et d’intenter immédiatement un procès à tes parents). Cela dit Pierre Menes existe, même s’il s’est rapproché de l’oubli…
PS3 : ne compte pas les crétins cités dans ce post ! Ils ne sont pas 40, et cet article n’est pas un paquet de biscuits Michel & Augustin… dommage !
(1) : offre valable dans la limite de mes stocks de selfies dédicacés…
Euh 🤔 je crois bien qu’ils sont 33 les Michel et Augustin
Et même pas peur de me retrouver seule dans le lavabo vide 😉