Carrefour annonce simultanément deux informations qui piquent un peu mes yeux de consommateur : d’une part, il faudrait que je signe une pétition visant à autoriser l’enseigne française numéro 2 mondiale de la grande distribution (physique) à enfreindre la loi (ou à la modifier) ; et d’autre part, la même entreprise déclare vouloir fermer une dizaine d’hypermarchés en France, faute de rentabilité suffisante.
Il est clair que plus grand monde ne comprend (et ce depuis un long moment) ce qui autorisait la marque à clamer une vision optimiste du monde la grande conso, mais là, on sombre dans le noir ! Lancer le marché des fruits et légumes interdits par la loi, c’est tout de même une bascule du côté obscur ! non ?
Alors pourquoi ? Si l’on tient compte de la récente analyse des émotions en tant que catalyseur de décision des consommateurs, on notera que la colère est la plus fédératrice de nos réactions émotionnelles. Aussi en appeler à la colère du consommateur, est sans doute une idée engageante. Je lutte pour que les marques s’engagent davantage ; suis-je pour autant satisfait de cet engagement à la limite de la piraterie ?
Evidemment non, et Nedim m’indiquait cet après-midi que McDo subit un procès en Angleterre pour avoir tenter d’exploiter la tristesse liée au deuil d’un grand-père dans un publicité d’un goût plutôt limite… Jouer avec les émotions du client, n’est pas un objectif marketing si l’on ne contribue pas à améliorer sa vie. Le rendre triste, le mettre en colère ou lui faire peur, n’ont aucun intérêt et ne crée aucun amour pour la marque.
Quant à la signature d’une pétition, en guise de mécanique pour recueillir des emails et des profils pour constituer une base de données, vous en pensez quoi ?
L’interdit n’est pas toujours séduisant.