Puisque c’est la fin de l’année, tout le monde se met à dire joyeuses fêtes et vivement l’année prochaine ! Normal ! Mais bon, l’an prochain, c’est simplement mardi ; et un retour au boulot tout juste inscrit dans la logique des choses… Alors pourquoi faudrait-il attendre la fin de l’année pour remercier les autres, pour penser enfin à eux dans des voeux aussi inutiles que faussement désintéressés ? Surtout que pour la plupart, il convient avant tout de ne rien changer, sauf à espérer une légère hausse de leur popularité, notoriété et autres nombre de followers ou de likes sur leurs posts énamourés de « happy new year » et de selfies alcoolisés de fin de soirée… Ah Ah Ah !
Oui, j’aurais pu comme (presque) tous mes confrères, vous gratifier d’une liste finement choisie de personnes qui ont marqué mon année, qui m’ont inspiré de belles réflexions marketing, ou mieux encore, qui m’ont envoyé de jolis mots d’encouragement. Ah oui ? C’eut été social non ? J’aurais glané facilement plein de j’aime ou de merci, quelle joie, quelle récompense !… #oupas
Mais je refuse tout net car je ne suis pas cool ! Pas cool du tout même ! (j’y reviendrais en 2018 car ce sera mon thème). Et puis surtout, c’est un choix cornélien pour celui qui prétend aimer les gens sans se préoccuper des retours positifs : comment déterminer ceux qui mériteraient un « tel hommage » ?… Je plaisante, cher lecteur.trice ! Tous ceux qui ont pris quelques secondes, minutes, de leur temps précieux et honteusement gaspillé à se faire plaisir (pourquoi devrions-nous faire autre chose ?), pour lire ici mes divagations émotionnelles, ont toute mon affection, pour ne pas écrire une fois de trop, tout mon amour.
Nul n’est plus important à mes yeux que ce lecteur.trice inconnu.e. Je devrais d’ailleurs, lui consacrer un monument ! Parfois il est solitaire sans le savoir, à d’autres occasions, il se fond dans la masse (toute relative) des visiteurs du blog, mais toujours il est ma source de plaisir au quotidien. Penser à lui (à elle), me réjouit. Je l’imagine surpris, interloqué par mon sens de l’humour iconoclaste, prêt à me gifler pour mon insolence, ou à me défendre face aux bien penseurs auto-proclamés. En relisant un passage un peu enflammé de mes analyses, je ris avec lui de mon arrogance, de ma vision romantique frisant l’outrage, je m’interroge sur les perspectives du marketing émotionnel au milieu de ce brouhaha généré par « l’humain avant le fric ». En tout point, c’est mon personnage préféré. Imitant ainsi Woody Allen s’adressant au public dans nombre de ces chefs d’oeuvre (à commencer par Manhattan), j’aime m’adresser à mon lecteur et le pousser dans ses retranchements m’aide à franchir les limites des miens.
Je n’ai pas d’autre recette, pas de meilleur conseil que celui qui me guide : je n’écris pour personne d’autre, je n’ai pas de cible sauf une : le lecteur.trice inconnu.e. Et puis, vient le jour où l’un ou l’autre se déclare et ose me répondre. Bonheur intense ! Cadeau de Noël ou de toute une année, l’inconnu se dévoile et affirme son identité.
Ces derniers jours, j’ai reçu à mon tour des témoignages de quelques représentants extraordinaires du témoin anonyme de mon écriture, et cela me donne un élan indispensable pour sauter vers l’imprévisible 2018 qui se dresse devant mes yeux ébahis. Avec cette force, je pourrais bien me projeter en 2020 et vous y attendre sereinement. Oui déjà 5 ans de blog et toujours cette envie de partager mes idées. Le.la lecteur.trice inconnu.e a pris le pouvoir. Je ne suis que son fidèle serviteur…
Un mot pour ceux qui auraient sans aucun doute mérité d’être cités parmi mes personnalités de l’année 2017 : ne bougez pas ! On se revoit en 2018 !