Un jour de découverte dans cet immense espace d’exposition que je ne fréquente que rarement au Nord de la capitale, et certainement un jour d’inspiration pour le décor, l’ambiance, le contexte dans lequel une marque ou des clients pourraient évoluer…
Et puis boum badaboum, je tombe sur Dagobear ! Une marque française de caleçons qui m’a littéralement mise sur le cul ! Laissez-moi vous en raconter l’histoire…
Comme moi, vous imaginez d’abord que Dago Bear fait référence à un ours sympathique ; et comme moi vous avez faux, quand bien même une tête d’ourson figure en lieu et place du O dans le logo de la marque. Ou alors le « bear » serait pour ce symbole masculin de ce début de siècle, renvoyant à la capillarité exhibée des hommes fashion, tel le mannequin qui pose en caleçon pourrait le laisser croire ? Faux encore, me répond un jeune homme avec patience. Non, Dagobear est bien le lointain cousin de ce roi qui a mis sa culotte à l’envers comme nous le chantions il y a des lustres… Ah !
Mais alors pourquoi un barbu sur les affiches, pourquoi aucune trace éventuelle du roi sur les éléments de communication, ni sur ce salon, ni sur le site internet ? Et pourquoi la tête de l’ourson que je ne crois pas être attribuée à notre roi étourdi ? Le questionnement sur la marque se poursuit lorsque l’on m’explique que c’est la gamme hiver qui est mise en avant avec un gars à peine musclé qui se promène sur des plages visiblement bretonnes ! Comment est-ce possible ? Les photos prises en plein été, pour une gamme hiver ? On marche sur la tête mon cher Dagobear !
Et tout est à l’avenant ! Un décor de stand qui n’a strictement rien à voir avec le nom de la marque, aucune histoire autour d’un nom pourtant évocateur, aucune cohérence des produits (par exemple, aucun caleçon imprimé à l’envers), aucune direction artistique dans la communication et donc aucun marketing ! Un truc de fou !
Mais le plus amusant dans l’histoire, reste que de l’aveu de ce jeune homme, qui se pose tout de même quelques questions, la marque fonctionne plutôt bien et comble de l’ironie, elle vient d’inaugurer une boutique parisienne. Tout va bien au royaume du caleçon ! 8500 fans sur Facebook et 2500 followers sur Instagram pour notre ami Dagobear. Des scores à comparer avec ceux d’un concurrent comme le Slip Français qui compte 265 000 fans et 105 000 followers (pour une marque plus récente et désormais installée partout en France et ailleurs)…
Comme je le disais à une agence spécialisée en digital sur le salon Paris Retail Week, la différence lorsqu’on raconte une histoire, c’est qu’on engage environ cent fois plus de clients à partager la marque autour d’eux ! Sinon, on peut aussi mettre son caleçon sur sa tête et penser que tout ira bien mais il n’est pas évident que cela suffise !