Dimanche soir, j’ai regardé la télé ! Oui je sais,, c’est mal… Et j’ai découvert dans un reportage « diffusé à une heure de grande écoute » que les producteurs sont en train de reprendre le pouvoir. Et les consommateurs s’en réjouissent ! La bonne nouvelle c’est que la plaisir l’emporte sur le prix.
Alors Michel-Edouard, s’empresse d’envahir les espaces médiatiques pour nous expliquer que lui aussi respecte les producteurs et que les méchants au gouvernement ou ailleurs, tentent de l’abattre tandis qu’il défend le pouvoir d’achat. #Ahahah ! Sérieusement, lorsque Jean-Philippe explique qu’il vendait sa production de cochons à perte à la grande distribution, on est tout de même un peu plus dans la sincérité non ?
Le problème de Leclerc est justement qu’il n’a jamais eu d’autre combat que le prix et que la nouvelle réglementation va lui interdire de jouer avec les promos et d’étrangler les producteurs simplement pour apparaitre comme le moins cher dans les classements. Fini le seul argument concurrentiel de celui qui croit encore que seul le prix nous intéresse… Ouf ! Il était temps ! Alors les producteurs se rassemblent, créent leur propre magasin, habilement situé juste en face de la station service de MEL (qui déclare sur le sujet qu’il ne gagne pas d’argent sur l’essence… vraiment ? mais qu’il s’agit de la bonne vieille technique du produit d’appel… tu l’auras compris cher pigeon de client, tu crois payer moins cher ton essence et hop on en profite pour capter ton budget courses pendant que tu es là). Et là miracle, le sympathique maraîcher qui vendait sa salade 25 centimes dans les bons jours aux centrales de la grande distribution, se retrouve à les vendre directement aux consommateurs pour environ 80 centimes, soit 4 fois plus cher. On comprend son large sourire, on comprend aussi qu’en contrepartie il investisse ses efforts pour une agriculture responsable et complètement bio. Il en a désormais les moyens. Et les clients ? Ils ne payent pas plus cher qu’en face (pour un bine meilleur produit), puisque le magasin n’est pas créé pour gagner de l’argent !
Houlala ! Qui voudrait créer un magasin qui ne gagne pas d’argent ? Les producteurs ! Eux, ont compris que le produit d’appel n’est pas le produit, mais le magasin. Une inversion de la logique économique et commerciale des grandes surfaces qui depuis les années 80 ont bâti des empires sur l’idée de vendre de l’espace de vente à des producteurs, pour gagner un maximum de fric. Non MEL n’est pas né pour aider les producteurs de France ou d’ailleurs à écouler leur marchandise, pas plus qu’il n’a grandi avec l’obsession de favoriser le pouvoir d’achat des français. Il est uniquement là pour vendre du linéaire ! Alors lorsqu’il prend la parole pour dire qu’il a signé un accord de partenariat avec 10 000 producteurs, il oublie juste de préciser qu’il ne paye pas plus cher leur production, et qu’évidemment, il leur interdit de vendre à ses concurrents… Sympa non ?
J’adore les gens qui ont le courage et la lucidité de prendre les choses à l’envers, de retourner le taureau en lui saisissant les cornes ! Et Jean-Philippe, lui, avec un petit sourire au coin des lèvres, de dire : nous aussi on fait du marketing ! J’ajoute pour vous qui n’avait pas vu ce reportage, que son marketing est nettement meilleur que celui du grand #MEL ! Il met en vidéo des producteurs heureux d’expliquer en toute transparence comment ils se soucient avant tout de la qualité et de leur environnement, pour apporter leurs meilleurs produits directement à leur clientèle. Inutile de vous dire que les clients qui ont fait l’expérience de ce nouveau type de magasin, ne traverseront pas la route pour aller chasser la promo ! Le prix qu’ils obtiendraient, ils le savent bien, serait synonyme de perte pour le producteur, ce type gentil qui les sert avec amour et qui aime son métier, la nature et les gens. Ces valeurs là, la grande distribution les a abandonnées depuis trop longtemps au fond de ses parking. Dommage pour elle, il est trop tard !
Je crois depuis longtemps que le client est la seule valeur réelle d’un entreprise et que l’on doit le traiter comme un ami (ou un invité). Aimer ses clients, c’est respecter leurs valeurs à eux et en faire les nôtres. Aimer ses clients, c’est comprendre que le prix n’a pas de sens. Le pouvoir d’achat n’est pas lisible dans le ticket de caisse, contrairement à ce que croit le grand #MEL. Le pouvoir d’achat, c’est la liberté de choisir une expérience qui crée du plaisir et du partage entre humains. Les humains sont sensibles et souhaitent avant tout aimer ceux qui veulent leur bien-être.
Les clients ont pris le pouvoir et si les producteurs s’en sont enfin rendu compte, il va devenir très difficile pour la grande distribution de nous expliquer pourquoi on devrait la fréquenter. 3% de baisse en septembre, annonce Michel-Edouard, que l’on imagine au bord du malaise cardiaque, et ce n’est pas fini ! Ce n’est pas une baisse de la consommation, c’est la désertion des hypermarchés.
Cela fait un moment que je vous le dis : si vous ne savez pas faire du marketing, allez donc planter des choux ! (au moins c’est un métier d’avenir)… #oupas