Anticipation de la Journée Internationale consacrée aux droits des femmes, les communiqués de presse de marques arrivent en masse et certains me laissent songeur. Comme tous les ans, je m’interroge sur la sincérité d’une marque ou d’un homme qui consacrerait une journée sur 365 pour s’émouvoir du droit des femmes. Est-ce cela l’engagement ?
Et puis je découvre une marque, résolument féminine, qui a préparé une campagne instructive et plutôt bien racontée : Saforelle. Alors, est-ce vrai ce discours sur l’ignorance partielle ou totale du sexe féminin ? A notre époque ou tout le monde se rue sur le porno dès la puberté, les femmes sont-elles dans la méconnaissance de leur propre anatomie ? (je m’abstiens de poser la question aux hommes… dont je suis… ce serait par trop imprudent !)…
Je crois qu’un contenu de marque doit être engagé et raconté. Tu le sais, cher.e lecteur.trice. Mais je crois aussi qu’un contenu doit nous apprendre quelque chose et nous émouvoir, afin de provoquer chez nous deux réactions émotionnelles : l’envie d’en savoir davantage et une réponse, un commentaire, ou une prise de parole que l’on pourrait identifier comme un partage.
Dans ce cas, pourrions-nous parler de sexe ?
Oui mais pas n’importe comment. Pas dans la gaudriole ou la bague à deux balles, non pas pour nous moquer, mais plus sérieusement pour mieux nous comprendre, mieux nous respecter et pourquoi pas mieux nous aimer. Avoir une bonne connaissance de son intimité, est la base de la confiance en soi, me semble-t-il. Et sans cette confiance, comment pourrions-nous partager notre intimité, et l’ouvrir à d’autres ?…
La parabole est intéressante si l’on considère que la confiance que nous accordons aux autres est très souvent liée à celle que nous avons en nous-même. Autrement dit, si une entreprise n’a pas confiance en ses équipes, elle sera tentée de les laisser dans l’ignorance de certaines décisions, de certains projets, installant ainsi une méfiance réciproque, qui se transmettra bientôt à l’extérieur auprès du public et des clients. Bien se connaitre, c’est probablement avoir confiance dans ses forces et voir tout événement extérieur comme une opportunité. La psychologie positive n’existe pas pour ceux qui n’ont pas une réelle connaissance de ce qu’ils sont vraiment.
Ainsi, la page que vous devriez écrire en toute transparence, en toute sincérité et en toute humilité, est celle qui vous décrit, qui vous raconte. Votre page comme votre profil, doivent inspirer la confiance. Donner à voir une part de vous-même, vous mettre à nu, c’est montrer que vous n’avez rien à cacher et que vous avez confiance en vous. Cette page est-elle manquante ? Ou, dit autrement, est-elle miroir de qui vous êtes vraiment ?
Alors, avant d’être envahi de discours bien-pensants pour célébrer les droits des femmes, peut-être est-il encore temps de nous interroger sur ce que sont nos valeurs et nos différences ? Une marque qui nous apprend quelque chose sur nous-même au lieu de vanter ses mérites, peut nous inspirer et nous aider à prendre conscience de nos lacunes ou de nos manques. Mieux se connaitre, c’est créer le respect et le désir. Un désir qui peut nous conduire au plaisir partagé, à une communion affective, et donne du sens à nos vies d’êtres humains.
Il vous reste à écrire la page manquante… #missingpage
Bonne chance !