Depuis longtemps, je me balade dans ce métier en pensant à l’envers. Tout petit déjà, mon esprit de contradiction m’a permis de trouver des solutions que les autres n’envisagent pas. Ayant lu, il y a longtemps « Whatever you Think, Think the Opposite » de l’indispensable Paul Arden, je continue de croire que faire du marketing n’est possible que pour ceux qui ne souhaitent ni ne veulent faire comme les autres, ni comme avant.
Mais ce n’est pas si facile, me répondras-tu cher.e lectrice.teur et je suis d’accord avec toi ! Dans un excellent article paru en octobre, le très inspirant Colin Shaw, CEO de Beyond Philosophy, une agence de marketing résolument différente, expose les avantages de la preuve sociale. Amazon et tant d’autres ont capitalisé sur ce comportement moutonnier que nous adoptons avec aisance et qui m’a souvent laissé penser que la médiocrité est le refuge de ceux qui ne veulent pas être rejeté ou repéré par la majorité bien-pensante.
Comment fonctionne ce réflexe social de conformité ? Comment pouvons résister à la faiblesse comportementale qui consiste à adopter l’attitude, les mots, les idées, les produits que ceux qui nous entourent, revendiquent comme la norme, voire l’idéal ?
Dans une vidéo sketch d’une folle drôlerie (bon ok je la survends un peu là, tu crois ?!), chacun peut comprendre ce qu’il se passe dans sa vie, à chaque occasion où la pression sociale s’exerce même avec une bienveillance relative. Rien ni personne ne vous oblige à faire comme tout le monde ! Pas dans un pays des droits de l’homme ! Pas dans un Etat de droit, de respecter de l’individualité et de la personnalité de chacun !
Voilà qui explique aussi pourquoi le marketer se laisse si facilement convaincre que ses clients forment une cible, ou plusieurs, qu’il suffit d’en convaincre un pour les séduire tous, qu’un message universel ou presque pourrait leur être adressé individuellement ! Et c’est aussi ce que vous faites, en pensant encore que nous n’avons qu’une idée en tête : faire comme les autres…
Evidemment si l’on regarde la situation depuis l’autre bout de la lorgnette, le résultat est dramatique. Tout se ressemble, et en conséquence, rien ne provoque d’étincelle, ni d’émotion suffisamment forte pour ancrer le récit dans ma mémoire. Lorsque vous participez à un afterwork de qui vous souvenez-vous (sans regarder les cartes de visite que vous avez réussi à grappiller en distribuant vos plus beaux sourires autour de vous, jusqu’à ce moment de grâce où l’on vous a fait la charité d’une réponse…) ? Si tout le monde est habillé à l’identique, et parle du même sujet, avec une voix similaire, vous n’y parviendrez pas ! Il vous sera alors impossible de mémoriser quoi que ce soit !
Nous avons besoin de leaders, de gens inspirants et même de personnalités étranges ou hors normes, c’est une évidence. Mais pourquoi pensez-vous qu’il est crucial de les imiter ? S’inspirer est volonté de progresser. « L’important n’est pas d’où vous prenez les choses, mais où vous les emmenez », disait le cinéaste de la nouvelle vague française Jean-Luc Godard.
Comme il avait raison !