Refaire la même chose en mieux, est une option facile en théorie. L’objectif sous-tendu par le mieux est celui du plus profitable, plus rentable encore. Faire mieux qu’hier pour gagner plus ! Normal non ?
Mais cette vision là est basée sur une théorie du temps dictée par la renaissance et les développements économiques successifs de nos nations. Une théorie dans laquelle le temps est vu comme linéaire, impliquant que demain est nécessairement mieux qu’hier, une théorie sans mémoire et qui fait la part belle à la technologie, salvatrice en toute circonstance. Il suffit d’un peut de temps et de technologie et nous trouverons une solution à tout ! N’est-ce pas cet espoir qui nous porte vers un futur pourtant très incertain ?

Mais pourquoi est-ce que ce temps linéaire a un tel impact sur nos business ?
C’est là que je découvre le bentoisme inventé par Yancey Strickler ! Wahou ! Je dois t’avouer cher Yancey que je ne suis pas du tout un bento lover. Mais alors pas du tout ! Manger dans des cases ? Au secours… Mais je suis curieux et j’ai envie de comprendre ce que tu nous mijotes avec ces fameuses 4 cases qui définissent l’horizon géométrique maximum d’un marketer moyen… (oui tu peux aussi me faire remarquer que dans ton tableur Excel il y a beaucoup de cases, mais te rends-tu compte à quel point tu ignores tout des principes géométriques qui s’y cachent ? sans parler des erreurs de calcul invisibles puisque générées automatiquement par des formules mal maîtrisées ?)…
En regardant la vidéo, tu comprends alors, que le principe de maximisation du profit est avant tout une décision personnelle, pour toi ou pour ton entreprise. Heureusement désormais tu sais pourquoi tu le fais ! Tu as réussi ton examen de passage et des coachs en développement « personnel » ont révélé ton « why », ou mieux encore ton Ikigaï. Ça va ? Si tu sens le poids de mon ironie sur tes frêles épaules, retourne en haut de ce texte, prends ta respiration, et relance-toi dans la lecture. Tu verras, le temps n’est pas toujours linéaire, et la prochaine fois dépend largement de l’expérience précédente. Cycle ? Spirale ? (je t’en reparle plus loin). Mais quid des autres et surtout du futur ?
3 cases que tu n’as pas pris le temps d’explorer, nous apprend Yancey. En principe la question des autres, devrait tout de même s’interposer entre toi et tes profits personnels. Admettons le et projetons-nous dans le futur… Qu’allons-nous y faire ? Pour qui ? Et si nos gains naissent dans le futur (où nous ne serons peut-être plus pour les recevoir), pourquoi les imaginer ?
Tout à coup, il me semble que nombre de projets, de développements de business seraient jetés à la poubelle, si leur sélection et leur viabilité dépendaient de leur impact sur les autres dans le futur (par exemple sur la génération d’après ou sur nos clients de dans 20 ans – à ce sujet, seraient-ils encore, pour certains, ceux d’aujourd’hui ?). La loi dure et maximaliste qu’impose le ici et maintenant, nous conduit au contraire à envisager ce que chacune de nos actions nous apporte aujourd’hui et pour nous d’abord. Est-ce ainsi que s’explique notre adoration pour le ROI ?

Proposition : et si l’horizon temporel du résultat de nos actions était 25 ans ?
Quelle histoire auriez-vous envie de raconter à la prochaine génération ? Qu’espérez-vous créer comme bénéfice pour vos partenaires dans 20 ans ? Envisager ce futur, nécessiterait pour commencer d’analyser le présent comme un résultat de décisions prises une vingtaine d’années en arrière (ou même davantage). Est-ce simplement possible pour nous qui n’avons jamais pris le temps d’y penser ? Si nous envisagions le temps comme une spirale positive, nous tirerions les leçons du passé et du présent pour nous préparer au futur. Certes le contexte historique change, mais certaines actions, ou décisions, se présentent à nous de nouveau. Faire les mêmes erreurs serait idiot. Mais avoir les mêmes objectifs aussi non ?
Il y a 7 ans, lorsque j’ai commencé à écrire sur ce blog, avais-je une idée du bénéfice que tu en tirerais, toi ma.mon lectrice.teur préféré.e ? Bonne question ! J’imagine en tout cas que ma motivation n’a pas fléchie (au contraire) et qu’au fil des articles, je construis un chemin sinueux vers la connaissance de demain.
Merci à toi d’être encore présent dans 20 ans ! #oupas
PS. : lire aussi le livre de Yancey Strickler « This could be our future » – Yancey est aussi le co-fondateur de Kickstarter