En réponse à Alain, qui n’a pas du tout aimé la campagne de Sephora annonçant l’arrivée de Yepoda dans ses magasins, je te propose une analyse positive du marketing de cette marque. Pour commencer rappelons que la marketing émotionnel est celui qui remet la marque dans le cœur des clients. Il s’agit de créer une véritable rencontre, une connexion si forte qu’elle donne envie de partager ce que l’on aime. Et dans le monde chatoyant des soins de la peau, Sander Joonyoung et Veronica, les fondateurs allemands de la marque Yepoda semblent avoir parfaitement intégré cette « vision romantique du marketing ». Loin de la simple promesse d’une belle peau, ils tissent une toile émotionnelle qui résonne avec leurs consommateurs.

Souviens-toi de cette chemise Lacoste que nous avons tant aimée, au point de nous demander comment on pouvait s’attacher à un objet. Yepoda, c’est un peu cela, mais pour la routine beauté quotidienne. Une routine coréenne, parce que c’est mieux ! Alors, comment cette jeune marque réussit-elle à créer ce lien puissant dès son arrivée en France ?
D’abord, par son ADN et son expertise. Yepoda ne vend pas de simples produits, elle offre l’expertise coréenne. Imaginez : des soins fabriqués « avec amour en Corée », utilisant les « meilleurs actifs et ingrédients naturels ». Il ne s’agit plus d’une simple origine géographique, mais d’une promesse de qualité, de tradition et d’une efficacité reconnue, encapsulée dans le slogan « K-Beauty for you. No compromises ». Cette origine devient une part de l’histoire que l’on s’approprie, un voyage sensoriel et culturel qui dépasse le produit en lui-même.
Mais l’émotion véhiculée par Yepoda ne s’arrête pas à l’efficacité. Elle se fonde aussi sur un engagement profond qui touche nos valeurs. Dans un monde où les consommateurs sont de plus en plus conscients, Yepoda se positionne comme « bon pour votre peau – et pour la planète ». C’est un partenaire de 1% for the Planet, reversant un pourcentage de chaque commande à des associations environnementales. Tous leurs produits sont formulés avec des ingrédients naturels et végans, et la marque est certifiée par PETA, un gage de lutte contre les tests sur les animaux. Sans oublier la promesse de « Clean Beauty », garantissant l’absence de nombreux ingrédients controversés. Ce n’est plus seulement une routine beauté, c’est un acte de consommation aligné avec ses convictions, une émotion de fierté et de contribution positive.
L’objectif ultime ? Une peau qui rayonne, qui « glowy ». Yepoda communique sur des résultats concrets et visuels, des témoignages clients qui parlent d’une « peau glowy », d’un « teint lumineux » et d’une « amélioration rapide ». La transformation n’est pas seulement physique, elle est aussi émotionnelle : le plaisir de se voir rayonnant, de se sentir mieux dans sa peau. C’est ce plaisir qui nourrit la fidélisation.

Enfin, Yepoda sait cultiver le lien et le partage. Elle propose un programme de fidélité exclusif appelé « The Fam », invitant à « rejoignez notre communauté ». Gagner des « cœurs » et économiser, c’est bien, mais se sentir membre d’une « famille », c’est créer ce sentiment d’appartenance qui pousse à « partager ce qu’ils aiment » sur Instagram et TikTok. La routine « ludique et simple au quotidien », facile à prendre même pour les plus « flemmardes », transforme une contrainte en un moment de plaisir, une expérience joyeuse qui se partage.
En résumé, Yepoda ne se contente pas de vendre des cosmétiques. Elle vend une promesse de bien-être, une éthique respectueuse, et une appartenance à une communauté. Elle crée la rencontre, nourrit l’émotion, et favorise l’envie de partager. C’est cela, le marketing émotionnel à la Yepoda : transformer une routine de soins en une véritable histoire d’amour entre une marque et ses clients.
Alors Alain ? Ce que tu peux constater comme moi, c’est surtout que les communicants de Sephora n’ont rien compris à la marque et à sa stratégie. Vouloir nous assurer sur un chiffre d’adoption totalement inutile est leur erreur. Pas celle de la marque. D’ailleurs, cela pose la question du respect de la marque et des ses consommatrices. Comme tu le soulignes, Sephora devrait se souvenir que sans respect, pas d’amour !

