Ce matin, je me suis rendu dans les locaux de mon école, les MSc MBA du groupe Inseec, pour dire mon soutien moral à toutes les équipes, à Shpresa et bien évidemment à Rémy, notre directeur. Voir de mes yeux les terrasses du Petit Cambodge et du Carillon, à 50 m de là, n’a pas été facile. Ressentir et partager la charge émotionnelle que portent les personnes qui travaillent pour nous (intervenants et étudiants) et parfois vivent à proximité de ces lieux victimes des barbares, m’a pourtant semblé une évidence invincible. De même qu’hier, je n’ai pas voulu me dérober aux regards inquiets et interrogateurs de mes étudiants de Sup Career, porté par l’envie d’affirmer ma présence aux côtés de tous. Parce que j’aime les gens et parce que ce sont mes valeurs !
Alors quand je questionne un entrepreneur, un marketer sur sa mission, son « purpose », quand je tente d’expliquer qu’une marque doit s’engager dans une mission sociale, contribuer au bonheur de ses clients, et que je suis soudainement percuté par cette horreur, je suis moi aussi sous le choc. Je me pose cette question de l’utilité de mes propos, de l’impact ridiculement faible de ce blog que vous lisez, de mes interventions en écoles ou auprès d’autres publics. Je doute, je trouve futile de débattre de marketing… Quel dérisoire engagement !
Fort heureusement, je reçois aussi certains soutiens, des témoignages inattendus de ceux qui croient que le marketing émotionnel, c’est surtout une vision portée par une intention bienveillante, et des valeurs humaines que nous revendiquons tous aujourd’hui. Merci à vous tous ! Sans vous je serais proche du néant. Vous êtes mon salut intellectuel et moral. Merci !
A l’heure de reprendre la plume, au moment de réfléchir sur ma mission, je me rends compte que je souhaite « durcir le ton », que je vais devoir être plus ferme encore dans ma ligne éditoriale. Oui lutter contre les terroristes n’est pas de mon ressort, ni de mon pouvoir. Pourtant, au risque de vous choquer par une analogie politiquement incorrecte, je dois vous avouer que le marketing recèle lui aussi quelques « barbares » dont je ne supporte plus les agressions… Ma mission est là ! Lutter pour que l’humain soit au coeur du marketing. Le fric peut attendre…
Respecter les individus pour ce qu’ils ont de différent, pour ce qu’ils croient, aiment et partagent, donner de son temps, de son énergie pour mieux les écouter, et parfois les comprendre, devrait être inscrit dans toutes les chartes marketing. Au passage, ceux qui pensent qu’un système robotisé et automatisé pourrait mieux le faire qu’un humain se trompent de sujet. Vous en doutez ?
Alors sortez de votre bureau, et allez donc dire en face, les yeux dans les yeux, à ces inconnus que vous croisez sans les voir, que vous les aimez…
Vous comprendrez comme moi le pouvoir de l’émotion partagée…
Merci encore à ceux qui partagent mes valeurs et mes textes. Restons engagés !