Comme souvent je me réveille avec cet esprit de rébellion qui va faire ma journée ! Oui, il m’est indispensable de trouver quelque chose à contester, quelque sujet de révolte ! Alors, je revis cet échange avec un jeune étudiant hier, pour un constat de désolation : le marketing ne fait pas tellement rêver nos futurs héros. Pourquoi ?
Certainement parce qu’ils ont l’impression de lire un peu partout que le marketing va disparaitre ou, au mieux, devenir le territoire des robots. Peut-être aussi parce que nous, les soit-disants leaders d’opinion d’un secteur créatif, ne sommes pas capables de les inspirer au changement. Le changement, l’évolution qui est pourtant le propre de l’homme, n’est pas au goût des éditeurs de solution. Au contraire, chaque nouvel acteur qui arrive sur le marché propose une industrialisation d’un outil, d’une technique, voire d’une pseudo méthode. C’est la volonté dictée par la finance de mettre à l’échelle (de devenir scalable diraient nos amis nord-américains) qui induit cette vision systémique. L’emprise de l’algorithme sur nos métiers est un désastre. Reproduire à l’infini la même action n’est pas un objectif marketing, et surtout, n’est jamais une attente des consommateurs.
Comme tous les humains, nos clients aiment les surprises ! Ils détestent de plus en plus vite (de la même façon qu’ils adoptent de plus en vite les nouvelles technologies) ce qu’ils ont déjà vu. Le ressenti émotionnel du « déjà vu » est négatif. Il engendre une déception sentimentale. On me l’a déjà faite, celle là !…
Un peu comme un comique qui ferait tous les jours la même blague devant le même public, en espérant captiver son audience, le marketing devient pénible. Alors que proposer pour en sortir ?
Il me semble qu’il faudrait insister sur les innovations et les présenter comme inadaptables. Aujourd’hui, je vais assister à des tables rondes, des talks sur l’innovation et le marketing, et j’ai hâte de savoir qui va oser désobéir à la loi du marché. J’espère être surpris. Car il est plus probable que l’on me dise ce que j’aurai dû faire et que l’on me démonte comment faire la même chose que les autres… Or, j’y vais pour apprendre, comme chaque matin, et non pour copier/coller. J’ai envie de savoir et de réfléchir à autre chose. Je suis avide de découverte. Mais surtout, j’aimerais que l’on m’incite à ne plus faire ce que je sais faire. J’adorerais qu’un leader (au sens de l’inspiration) monte sur en tribune pour nous clamer sa passion de la désobéissance…
Désobéir est aussi un livre passionnant écrit par Frédéric Gros. Sublime moment que la lecture de cette citation de Nietzsche : « Plus le sentiment de leur unité avec leurs semblables prend le dessus chez les hommes, plus ils s’uniformisent, plus ils vont ressentir toute différence comme immorale. Ainsi apparaît nécessairement le sable de l’humanité : tous très semblables, très petits, très ronds, très conciliants, très ennuyeux. »
Ceci est une révolution, nous a dit Steve, un jour déjà lointain… Pourrions-nous le suivre… Tu penseras en me lisant que je suis un doux rêveur, cher lecteur.trice ! Et pourquoi pas un révolutionnaire ?…
Si toi aussi, tu souhaites désobéir, prends ton courage à deux mains et écris-moi un commentaire engagé #oupas. Vas-y ! Sens-toi libre de me contredire ! 😉
Et sinon, rendez-vous au G20 : www.g20-management-summit.com