50 ans de révolution et peu de changement ? Déjà inspirés par l’amour, nos amis nord-américains partis tout à l’Ouest, dans la baie magique de San Francisco, voulaient changer le monde au milieu des années 60. Ont-ils perdu la partie contre la pensée économique et moralisatrice poussée par les intérêts capitalistes et portée par les gouvernants ? Que reste-t-il de cet esprit de fraternité et de partage ayant fait bougé les lignes partout dans le monde et soulevé les pavés des rues de Paris ? Ont-ils parlé trop tôt eux aussi ?
Et si 50 ans après, on comprenait enfin le message ? Et si toutes les prises de parole invitant les marketers et les marques à revenir aux valeurs humaines n’étaient qu’un écho tardif du cri de Bob Dylan et de ses contemporains ? A moins que cet appel à l’amour n’ait été rejeté par les partisans du conflit, du rapport de force et la dictature de la part de marché. Il y avait à l’époque plus de gens dans les rues que devant leurs écrans et les portraits du Ché et de Martin Luther King étaient tout de même plus inspirant que ceux de nos leaders actuels…
Je me suis fait cette réflexion ce soir, et ce n’est pas la première fois que j’ai comme l’impression que certaines causes demandent aux Hommes un peu de temps pour être acceptées. Bientôt, j’irai à nouveau diffuser « l’amour du client » pour une grande enseigne de la distribution française et pour des commerciaux en perte de repère, et si je leur donne envie de bouger, j’en serai heureux, tout simplement.
Il est tellement difficile de ne pas revenir vers la dictature du résultat financier et de la progression du CA. Prôner autre chose, comme le respect, la réciprocité, la reconnaissance et la récompense émotionnelle dans la relation client, est un vrai challenge. Et pourtant, Bob nous le disait déjà en 64 : « si tu ne comprends pas où va la nouvelle route, aurais-tu l’obligeance de nous laisser la prendre sans toi ? »
L’expérience client ne sera plus jamais comme avant. Elle est dans les mains des clients. Aux marques de saisir la force du mouvement. Plus rien ne sera comme avant, et c’est tant mieux. Nous ne vivons pas dans le passé mais nous avons toujours du mal à appréhender le futur. Pourquoi ? Simplement parce que le futur n’est qu’imagination et que chacun le voit au travers d’un prisme personnel, tandis que le passé est incontestable et visible de tous… Jean d’Ormesson le dit beaucoup mieux que moi dans sa grande histoire du tout : « l’imagination se situe quelque part entre la raison, le souvenir, la poésie et la passion. Elle rêve à ce qu’elle ne sait pas, à ce qu’elle ne sait pas encore, à ce qu’elle ne saura jamais, à ce que personne ne peut savoir« . Que serait un marketer sans imagination ?… j’en ai des frissons…
Le changement de vision dans le marketing est un impératif pour toute marque qui veut survivre au digital et à l’arrivée de l’IA dans nos vies d’Homme. Ne pas l’adopter, c’est mourir demain, « for the times they are a changin’… »
Merci Bob !
Ecoutez le boss lui rendre hommage en 1997 #emotions