Je découvre ce matin un entrepreneur engagé dans un mission sociale forte. A ma grand surprise l’autisme touche près de 650 000 personnes en France, soit environ 1% de la population. Alors, la technologie dont on fait l’éloge à Paris pendant les 3 jours de #Vivatech, peut-elle changer la vie de gens qui sont d’abord des enfants ?

La réponse de Helpicto est très positive et inspirante. On peut lier l’intelligence artificielle et la communication pour ceux qui sont en difficulté dans leur relation aux autres. En effet, la relation c’est d’abord le langage. Mais le langage pourrait-il être remplacer par des images et des symboles syntaxiques compréhensibles pour tous ?

Anthony qui travaille chez Equadex, nous explique comment Arthur mais aussi sa propre fille utilise Helpicto (@helpicto) pour rester dans notre monde. Le sujet ici est l’inclusion ! Or en France seuls 20% des autistes sont correctement pris en charge vs 80% aux USA ! Ne devrait-on pas faire mieux ? C’est le challenge qu’Anthony relève en investissant une partie de son énergie dans cette start-up d’un autre genre.

Nous testons ensemble sur une tablette, la traduction de la voix en phrase composée par des pictos, et le résultat est assez bluffant. J’ai du mal à comprendre la logique de construction de la phrase mais avec 30 secondes d’explication, le tour est joué ! Ouf ! Et cela fonctionne aussi dans l’autre sens : lorsque l’enfant veut exprimer quelque chose, il peut choisir dans sa bibliothèque personnelle les pictos adaptés et les proposer dans l’ordre à son interlocuteur. Ainsi la maman peut tout  à la fois lui indiquer qu’elle est sur le chemin de l’école pour venir le chercher, ou lui demande s’il préfère une pomme ou une poire pour son goûter.

Quel avantage apporte alors l’intelligence artificielle dans ce modèle de communication sensible ? Principalement, c’est l’apprentissage des codes et des visuels référents pour chacun. Ainsi le profil de chaque enfant ou utilisateur est exclusif. Il va de soi qu’un mot ou un visuel clé n’a pas forcément la même signification pour tout le monde et ceci est d’autant plus vrai que le dysfonctionnement dans la communication est fort ou particulier. Il existe de très nombreuses « maladies » de l’expression et l’autisme est déjà multiforme. Une personne qui va échouer à formuler correctement une phrase en face de quelqu’un de « normal », ne voudra pas recommencer ou ne cherchera plus à communiquer avec l’autre, et tournera ainsi le dos à la connexion sociale.

Inclure l’autre dans sa conversation, c’est lui accorder du temps et de l’amour. Mais il faut aussi le comprendre et lui montrer qu’il est compris. L’incompréhension est source de tension sociale et de rejet, donc d’exclusion. Lorsque nous souhaitons nous insérer dans un groupe, en devenir membre nous savons intuitivement adopter les codes et le langage du groupe visé. C’est certainement ce qui manque le plus à ceux qui event avec ces problèmes de communication : le sentiment d’appartenance. Ils sont le plus souvent exclus, ou se sentent exclus.

Ce challenge est immense. Pour les autistes et pour nous tous, l’enjeu du futur et de ce monde digital et supérieurement intelligent (si l’on imagine que les robots augmentent notre intelligence collective), est de ne pas perdre notre capacité à créer du lien. Les histoires que nous racontons créent ce lien depuis l’origine de l’humanité. A nous de continuer à les raconter avec passion et amour ! Qu’elles soient construites à base d’images (de pictos) ou de mots n’y change rien : partageons-les pour mieux vivre ensemble.

Merci à Anthony (@AnthTheBarrel) pour sa patience dans la démonstration, et bravo à Microsoft pour ce partenariat plein de sens.