On se retrouve pour l’indispensable tour de table. Celui où chacun se demande comment il va bien pouvoir se présenter et présenter sa société dont il est sans doute le fier ambassadeur. Se mettre en avant, réussir le Pitch en 1 minute, et imaginer que les autres, qui écoutent sagement ou attendent leur tour avec l’assurance ou l’espoir de faire mieux, aient compris voir retenu quelque chose. Au mieux, celui dont c’est le tour ne ressent pas trop la pression des regards autour de lui, et lorsqu’il admet avoir terminé, recueille avec émotion les signaux bienveillants que lui renvoient les visages ouverts et sympathiques qu’il croit voir. Il pense alors comme chaque fois qu’il a été bon !…
Pas vous ? Pourquoi donc ?
La première chose qui suit ce tour de table, c’est la volonté de certains participants à vouloir en savoir plus, sur vous et sur ce que vous prétendez faire. Si personne ne vous pose la moindre question, c’est que vous n’avez intéressé personne… Bof ! Vous pensez que les gens sont timides, que vous avez tout dit, qu’ils ont déjà tout compris et que plus tard, un jour, ils reviendront vers vous, vous reconnaissant à l’occasion d’un événement business. Heu… non en fait. Ils vous ont tout simplement oublié. En réalité, ils vous avaient déjà oublié lorsqu’ils ont pris leur tour de parole, et même avant lorsqu’ils se concentraient sur leur propre Pitch au lieu d’écouter attentivement le vôtre.
Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Concrètement !…
Le problème de la présentation en 1 minute, c’est justement que vous croyez qu’il faudrait respecter la minute que l’on vous accorde par simple respect pour les autres, et qu’il faut, en conséquence, s’en tenir à l’essentiel. Ma boite, son histoire en 2 dates, le CA qu’elle réalise, mon job, et pourquoi je suis venu i.e pour rencontrer des gens (ce que nous savions déjà). Ah ah ah !… Qui pourrait enregistrer ces informations et les attribuer au bon visage, lorsqu’il y. a douze personnes autour de la table ?…
En revanche, si vous aviez une histoire à raconter, ce serait tout à fait différent. D’abord, parce que vous seriez le/la seul.e à le faire et qu’évidemment une bonne histoire est celle dont on aimerait savoir la suite (ou la fin)… Ensuite parce qu’elle commencerait par votre Why, et non par le nom de votre société, par expliquer ce qui vous passionne et non ce que vous faites, et surtout parce qu’elle serait illustrée par l’exemple. L’histoire devient concrète et suggère une expérience vécue (ou réelle) qui est immédiatement comprise comme ce que nous aurions pu faire ensemble.
J’écris ces quelques lignes ce matin, en me souvenant du petit déjeuner d’hier (pratique de l’exercice) et en ayant découvert une vidéo qui démontre l’impact du storytelling bien mis en scène. Emotion et engagement dans les propos, expériences des uns et des autres sont au service d’un projet qui dépasse de très loin le produit ou ce que vend la marque. Sans les effets spéciaux, vous auriez pu raconter la même chose… On se serait souvenu de vous, ne croyez-vous pas ?
Mais peut-être que certains n’auraient pas aimé votre histoire. Et ça, c’est très difficile à admettre. L’idée que votre histoire serait mal perçue vous empêche de la raconter. Il est tellement plus facile de dire ce que vous faites, sans risque aucun de décevoir ou de générer une critique…
Etre un leader demande un peu plus de courage et d’inspiration. Un peu plus d’élégance.
« L’élégance ne consiste pas à être remarqué mais à ce que l’on se souvienne de vous »…
Merci à tous les conteurs d’histoire !
PS : on me dit en coulisse, que je ne vous explique pas réellement comment raconter votre histoire et qu’il serait plus facile de le faire en partant d’un produit (comme SodaStream) que pour évoquer un service (aux entreprises si c’est du BtoB)… je vous réponds dans un prochain article… 😉
Je m’y reconnais.
Merci pour la piqûre de rappel
Audace audace audace
Carine