Ne tournons pas autour du feu de chantier, ne nous crépons pas la crête, autant l’affirmer haut et fort : nous sommes en résistance ! Hier, nous avons écouté deux camarades « punk » dans leurs attitudes, dans leurs projets et leurs communication et nous leur avons posé cette question absurde : qu’elle est la définition du « punkmarketing » ?
Sans surprise, que ce soit l’ami Cyrille aka @Vinvin ou l’ami Christophe (@chmanceau), aucun n’a butté sur l’obstacle : il n’y a pas de définition ! Punk tu es #oupas, point final. Bon d’accord les gars, mais tout de même, aidez-nous à mieux comprendre où nous en sommes ! Une marque peut-elle être punk ? Une conférence peut-elle être punk lorsque tout est aujourd’hui hyper formaté et pris dans les itérations optimisantes des algorithmes ? Qui seraient les speakers punk que nous devrions y inviter et seraient-ils encore punk une fois l’audience captivée et sans doute inspirée par leurs propos bousculants ?
Nike, Nana, Michel & Augustin (avant le rachat), et quelques autres ont adopté une attitude punk, nous explique Christophe. Elles ont accepté de prendre le risque de perdre des parts de marché, des clients qui se sentent choqués, qui s’estiment exclus de la communauté, qui n’aiment pas qu’on les bouscule. Mais en définitive, elles sont devenues plus fortes, en acceptant d’être clivantes jusqu’au bout de leurs idéaux, de leurs missions. Ne pas renoncer ! Ne pas se laisser entrainer sur les autoroutes gluantes du mainstream ! J’aime cette vision que la punk attitude, c’est accepter qui l’on est et ne pas subir les interventions malveillantes qui déversent leur pression moralisatrice sur les pavés de nos belles intentions. Crier sa liberté, la vérité et ne pas accepter le bullshit ambiant. Voilà le message fort de Cyrille libéré de tout, et qui se lance dans une aventure extraordinaire avec sa conférence TOD (Totally Out of Discipline) ! Go !
Et le marketing dans tout cela ? Peut-on être engagé jusqu’à perdre ceux qui ne vous aimeront pas ? Un grand oui résonne dans nos têtes et dans nos coeurs de passionnés. Evidemment ! Les cibles n’existent plus dans le #punkmarketing ! Seules nous intéressent les micro-communautés qui se forment autour d’une passion. L’âge, le sexe, les critères socio-économiques n’interviennent plus dans nos décisions. Nous ne croyons plus en rien, sauf sans doute en quelques proches, qui nous influencent au quotidien comme depuis l’origine de l’humanité (les études le démontrent, la confiance n’existe plus qu’envers les marques que nous aimons et ceux qui nous entourent de leurs attentions bienveillantes -cf Kantar). Sommes-nous des tribus punk ? Irons-nous demain à l’école du libre arbitre ou de la résistance ?
Les plus jeunes générations n’ont que faire des injonctions à rejoindre la masse bienpensante ! La liberté est une valeur qui monte en flèche car nous sommes au milieu du gué. Nous sommes sur le point de passage, ce point de rupture, qui nous sépare encore d’une civilisation commerciale basée sur le besoin d’assimilation, d’acceptation par la masse majoritaire, à celle de la reconnaissance de l’individu, de la complexité et de la diversité comme autant de concepts indispensables à la survie de notre espèce. Peu nous importe désormais que tous nous aiment ou nous achètent. Au contraire même, je suis certain que le #punkmarketing est l’avenir du marketing. Faudra-t-il se battre pour le promouvoir, faudra-t-il en parler plus fort et plus largement que lors d’un #AfterEmotionnel ? je n’en doute pas camarades lectrices.teurs !
Et Marc qui me pose cette question maligne en fin de soirée, sur mon intention d’écrire sur ce sujet, tient déjà ici un début de réponse : oui ! Certes nous n’avons pas défini le #punkmarketing en une soirée. D’autant moins que nous sommes à peu près tous convaincus qu’il n’est pas utile, ni viable de définir. Le mouvement doit être continu. Le changement d’attitude, la rébellion trouve son sens dans la remise en question permanente ou, à l’inverse, dans une posture jusqu’au-boutiste comme en sont capables Patagonia, ou à l’opposé Nutella. Perdre ou gagner des marchés n’est pas un objectif marketing. Etre punk c’est autre chose. C’est agir, c’est crier fort son engagement, c’est réunir aussi quelques fidèles, quelques suiveurs sur une expression qui n’est pas atteinte par le temps.
Alors écrire qu’on est un punk marketer, pourquoi pas ? Je pense comme mes invités d’hier, qu’il est plus important de ressentir cette émotion, cette révolte durable contre tout ce qui ressemble trop à une position neutre et même bourgeoise.
#BePunk !