Le made in France n’est pas un nouveau concept marketing. Je crois que nous sommes d’accord sur ce point. Sans en revenir aux années (préhistoriques) de Manufrance et du France (hélas chanté par le ringardissime Michel), il faut se rendre à l’évidence, nous avons toujours eu quelques fleurons de notre industrie pour nous enorgueillir d’être des génies créatifs ! Désormais le secteur du luxe est incontestablement drivé par les acteurs tricolores et le monde entier nous regarde sous le prisme de LVMH, de Hermès, et d’autres maisons de prestige. Mais quid du prêt à porter, du vêtement abordable pour vous et moi ?
Lacoste, bel exemple de popularité d’une marque française, produit-elle en France ? Non pour la très grande majorité des 30 millions de pièces vendues chaque année. Mais oui tout de même pour un tout petit 2% de sa production (600 000 pièces) que vous trouverez sous le label du made in France sur son site ou dans ses boutiques. Lacoste est par ailleurs une marque très engagée sur la RSE, à la fois sur la protection des espèces animales en danger, sur les métiers de la confection et sur la formation comme avec les apprentis d’Auteuil (par exemple). Alors pourquoi seulement 2% des ventes ? Ne sommes-nous pas encore suffisamment sensibilisés aux coûts énergétiques induits pas le transport d’une production venue de partout dans le monde ?
Aujourd’hui, en 2019, 53% des consommateurs estiment que le made in France, est un argument dans leur choix de produit, qui peut être décisif au moment de l’achat !
C’est donc ce parti pris que 1083 soutient, en produisant des jeans uniquement en France. Et le pari est de réussir à vendre au même prix (ce que Lacoste ne réussit pas ou ne souhaite pas…). Mais comment ? « Certaines marques de mode se sont habituées à des marges déraisonnables. En faisant des économies de marketing, on peut dépenser plus en fabrication », juge Thomas Huriez. Surtout, dit-il, « il faut engager ses clients dans la démarche, en parlant qualité, expliquer comment ça se passe. La clef, c’est la transparence». Or il me semble que toutes les études consommateurs français montrent qu’il est prêt à payer plus cher, pour un produit respectueux de ses valeurs. Et c’est justement le rôle du marketing que de proclamer ce type d’engagement fort. Je défends ici, un marketing qui exprime et met en application une mission d’entreprise au service des clients, des collaborateurs, et dans le respect de la planète. C’est parfaitement possible ! Je ne crois pas qu’une marque puisse se priver d’un marketing créateur de sens.
D’ailleurs, l’emblématique Le Slip Français a déjà contribué à la création de 200 emplois temps plein, en plus de ses 100 propres salariés. La marque sort plus d’un million de pièces à l’année ! Peut-on encore parler de niche ? Et n’est-ce pas le marketing ultra performant de son patron Guillaume Gilbaut qui a permis à la marque de décoller et de prendre une place enviée dans l’univers de la mode à la française ?
Nous pourrions multiplier ici les exemples puisqu’il suffit que 45% de la valeur du produit soit « française » pour obtenir le label Made In France. Cher lecteur.trice, tu le sais, le coton n’est pas un produit français, en conséquence c’est de fabrication française dont on parle pour le Slip Français ou 1083. Mais d’aires vont plus loin, comme Dao Denim, qui utilise du lin, une matière que l’on produit en France (la France produit 75% du lin mondial…) ! C’est aussi le cas pour la Révolution Textile !
Et ne me dites pas que lorsque l’on choisit pour nom de marque la « révolution textile », ce n’est pas une vision marketing… Ces marques engagées dans une voie plus respectueuse de certaines valeurs, ont besoin d’un marketing humain, émotionnel. Merci !
Et n’oubliez vos cadeaux ! 🙂
Merci à Fabrice pour m’avoir inspiré cette réflexion… en citant un article des Echos…