Je finis de déjeuner avec Laura et comme toujours, je suis surpris par les idées, les perspectives de changement que nous avons évoquées avec frugalité autour d’un traiteur italien… Incroyable percussion qui fait résonner des connections neuronales profondes : il faut tout changer tout le temps, si l’on ne veut pas devenir « so boring ». Ce n’est pas une révolution comme l’annonçait Steve, mais la recherche du neuf, de l’inédit, de l’inattendu qui guide nos vies de Sapiens.
Et si l’on ne vendait pas pour gagner plus mais pour créer un impact autour de nous ? Si finalement on ne travaillait que pour des gens que nous aimons vraiment, serait-il responsable de leur faire payer le maximum ?

Un point clé dans le changement demeure notre capacité à y croire et à obtenir cette croyance d’un nombre suffisant (minimum) de personnes. Sans un groupe engagé dans le partage de l’histoire que nous racontons, il ne se passera rien et l’innovation restera invisible. Sans impact pas business devenant un peu trop tôt, sans business pas d’impact !
Alors renoncer à l’obsolescence programmée, arrêter d’acheter la prochaine production avant même d’avoir utilisé réellement la précédente, valoriser l’existant au moins autant que la version future, c’est certainement un vrai changement de vie pour la plupart des humains.
L’autre jour, en reprenant le métro parisien pour me déplacer masqué, j’ai été saisi par la campagne de Back Market. Il y avait là devant mes yeux l’évidence que le monde change tous les jours. J’aime cette idée. J’ai envie d’entendre encore un Directeur Général d’une PME IT me dire en fin de séance de travail collectif avec son Codir : « je crois que j’ai appris aujourd’hui qu’un marque se raconte et comment le faire – merci !«
Oui l’essentiel si l’on veut changer le monde (et donc les autres) c’est de savoir leur raconter pourquoi le changement sera profitable, aura un impact positif sur leur vie personnelle et/ou professionnelle. Ainsi les clients de Back Market ne verront plus le monde comme avant. Il leur faut de la volonté pour l’imaginer différent de ce que la majorité pense ; mais c’est justement ce qu’une marque peut et doit les aider à réaliser. C’était la vision exposée par Steve dans un célèbre talk annonçant le Think Different. Si nous n’incitons pas, si nous n’aidons pas nos clients à voir le monde autrement, qui le fera ?

Martin Luther King Jr n’avait pas préparé son talk devenu LA référence d’un mouvement mondial en faveur de la « cause noire américaine », il a laissé son cerveau lui proposer ce « I Have A Dream », que nous aimerions faire nôtre plus souvent. Le marketing n’y est pour rien. La force de ce discours réside dans ces 4 mots qui, prononcés, exactement quand il le fallait, et devant une assemblée qui en rêvait, a créé une histoire commune, et sans doute un changement culturel profond.
Pour avancer, pour innover, une entreprise doit séduire ses publics, interne et externe. Elle doit mobiliser, impliquer une fraction suffisante de ses forces vives et trouver une résonance dans les cerveaux d’une communauté d’early adopters suffisamment large pour diffuser, médiatiser le message et l’expérience nouvelle. L’histoire que votre marque raconte peut tenir ce rôle, si elle nous fait « rêver » à un monde meilleur. Votre histoire personnelle aussi. Reste qu’il faut peindre un portrait clair et inspirant du héros de cette histoire ; sachant que ce héros ne peut être vous-même, ni bien entendu votre marque. Un challenge ?
Laura, comme chacun de nous, doit choisir le héros de chaque histoire. C’est une mission qu’elle porte pour ses clients, mais également pour ces propres projets. Lorsque je l’écoute et lui propose mes réflexions bienveillantes, c’est pour éclairer la route qu’elle empreinte déjà vers un monde qu’elle souhaite changer.
Et vous comment allez-vous changer le monde ? #onenparle