Intuitions
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La philosophie du marketing – saison 4 #tadikoi

Retour du bac philo dans notre actualité libérée et hop un sujet incroyable qui tombe dans mes news : sommes-nous responsable de l’avenir ?

Attends un peu… Responsable ? Mais pas coupable alors ?… Et puis incidemment cela pose la question d’un éventuel avenir pour le marketing ? Or c’est exactement la ligne que nous avons tenté de suivre dans Marketing ZERO, en imaginant que le Héros que tu es peut encore tout changer. Laissons cet essai de réflexion métier de côté et revenons à la philo ! Ambition ou illusion d’une pensée profonde ?

Comment commencer par l’avenir ? Il me parait agréable de se projeter ainsi en avant et, en conséquence, de se dire que la passé est derrière nous, loin, tut là-bas dans un siècle précédent dont nous nous sommes détachés aussi rapidement que nous avons tombé le masque, hier. Or tout ce qui est derrière n’existe plus en réalité, sauf à considérer les traces émotionnelles, pour certaines des blessures, des stigmates, qui nous rappellent à nos erreurs ou à ces événements subis bien malgré nous. En y pensant, nous trouvons presque toujours le moyen, soit d’inculper les autres pour un résultat que nous ne souhaitions pas, soit de nous accorder le bénéfice du doute d’une présumée innocence. C’est la question de l’héritage. Tant qu’il nous apporte quelque chose de positif, nous sommes prêts à le faire nôtre et même à considérer qu’il nous était dû depuis le début. Si jamais, il se révélait négatif, nous serions prompts à dénoncer les coupables, nos parents, notre milieu social, nos professeurs incompétents, nos chefs de service borné.e.s ou encore nos coachs sans imagination.

Mais tu me rétorqueras cher.e lectrice.teur, que nous sommes aussi doués pour nous morfondre dans la culpabilité, et pour ressasser à l »infini nos échecs. Oui nous avons trop consommé, trop mangé, trop pollué et nos enfants pourraient facilement nous en tenir responsable. Difficile de nous en défendre au regard d’une certaine réalité et d’un constat fait par l’Histoire. Alors nous tentons de nous excuser, lorsque nous sentons le poids de ce passé que nous n’avons pas pris en compte jusque là. Le temps a filé. Et voilà où nous en sommes. Dans 50 ans, dans un siècle, d’autres se retourneront sur ce que nous avons fait et l’heure du bilan sonnera : nous serons tantôt pitoyables, tantôt risibles, tantôt attendrissants… rarement exemplaires !

Dans l’instant présent, il me semble que nous agissons en conscience, en connaissance de cause, et qu’il nous arrive parfois d’en revendiquer la responsabilité. Alors, oui, chaque humain a une responsabilité : celle de ses propres agissements, celle de trier ses déchets, de tente de les réduire, de se contenter de moins et de porter un masque en temps de pandémie. Cette responsabilité est individuelle. Elle se met sans doute au service d’un collectif, mais puisque j’en ai la liberté, elle restera mienne, avant tout. Lorsque je mange moins de viande, c’est pour mon bien et parce que je ressens une certaine récompense égoïste dans le défi relevé. Le bien commun est-il un objectif pour chacun de nous ? (il devrait l’être pour le marketer, pour l’entreprise et qulque part, pour les intenses dirigeantes, que naturellement nous tiendrons pour responsable en cas d’échec).

Car la question est toute autre ici, puisqu’il s’agit de l’avenir et d’un nous qui dépasse l’individualité. A ce propos, ce nous est-il rassurant ? Parce que si j’ai déjà du mal à me sentir responsable de la suite, donc d’évaluer les conséquences de mes actes, ou de me choix, comment pourrai-je m’appuyer sur ce nous ? Le collectif nous rend plus fort dans tous les cas mais ne constitue-t-il pas le plus parfait des alibis ?

Prenons un exemple (ou deux) : lorsque je vois ces gentilles personnes se rassembler sur un plage pour en extraire tous les détritus laissés derrière eux (dans un oubli irresponsable qui nous laisse meurtris par la négligence), ne suis-je pas ébloui, touché par ce courage et cette énergie déployée afin que ma prochaine sieste dans le sable soit immaculée ? Que c’est beau me dis-je, sans imaginer une seconde me joindre à elles et eux. Lorsque j’entends un sportif m’avouer qu’il est pris d’une irrésistible envie de ramasser les papiers gras qu’il rencontre lors de son footing, je l’applaudis, j’irai même jusqu’à l’embrasser pour ce geste d’une belle responsabilité. Alors, comme les 17 millions de supporters d’un soir de l’équipe de France de football, je comprends que nous allons gagner. En ce sens, le nous est très sympathique, et je suis prêt à le rejoindre, ou plus exactement à lui exprimer mon soutien moral.

Mais lorsqu’il s’agira d’agir, serai-je un membre du nous ? Parce qu’après tout, qui fera la différence, qui remarquera ma présence ou mon absence dans une action collective ?

C’est sans doute l’axe que j’aurai choisi si j’avais passé mon bac hier. Il y a une énorme différence entre ma responsabilité et celle du nous. D’autant plus qu’il est question d’avenir. Ce que je serai demain à titre personnel sera très certainement la conséquence de mes actions d’aujourd’hui et aura été impacté par un « héritage » auquel j’ai pris part, partiellement mais jamais de manière neutre. Et c’est ma liberté d’être humain que de décider ce que j’ai envie d’être dans le futur. Mais comme je ne serai probablement rien sans les autres, que je n’évolue que grâce à eux, mon avenir dépend tout aussi fortement de ce que nous ferons ensemble, et sans doute aussi de ce que vous ferez sans moi. Si vous agissez sans moi, au pire je vous en tiendrais responsable, et au mieux, j’en tirerai un quelconque avantage dont vous auriez le loisir de penser qu’il est immérité (et vous auriez raison, je vous le concède).

Alors concentrons-nous sur ce que nous pourrions faire ensemble. C’est probablement la seule chose à faire. Trouver le moyen d’être responsable ensemble, en y réfléchissant et en agissant collectivement à la recherche d’un bien commun. Je ne dis pas que cela nous rendrait responsable de l’avenir. Imaginer que l’on a un impact sur l’avenir des autres, est se prendre pour dieu, ou l’un de ces dictateurs d’une autre époque (je le répète sans cesse à mes clients, je ne suis pas responsable de vos résultats, encore moins quand ils sont bons. Ce qui t’expliquerait cher.e lectrice.teur que je ne tire aucune fierté des autres, puisqu’ils font ce qu’ils veulent… mais c’est une autre histoire).

L’avenir dépend sans contestation possible de nous. De chacun de nous. Ton avenir dépend majoritairement de tes actions, de tes décisions. Pour autant lorsqu’il s’agira de notre avenir, la responsabilité de chacun sera faible.

Si en tant que marketer, je ne me sens pas responsable de ce que font les gens, et de ce qu’ils feront à l’avenir, en revanche je ne me cache pas derrière le faible impact individuel pour justifier ma non responsabilité dans l’avenir d’un collectif. Au contraire, je crois fortement que sans nous l’avenir n’existera pas.

C’est d’ailleurs pourquoi il est essentiel d’avoir une mission, d’avoir envie d’aider les autres, d’une manière ou d’une autre. Parce que cela permet à ce nous de progresser en regardant devant lui.

Et toi, fais-tu partie d’un nous qui aurait de l’avenir ?

PS : tu peux aussi lire Marketing ZERO, le marketing responsable dont tu es le héros… #enjoy

Cette entrée a été publiée dans : Intuitions

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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