Tu sais quoi ? En écrivant ce titre, je me fais la réflexion de sa futilité ! Oui nouvelle stratégie a sans aucun doute un impact sur toi, alors que le sujet que je souhaite t’exposer ici est une réflexion sur l’inutilité des promotions. Alors, une fois passé l’effet « promotionnel » de ce biais cognitif qui t’a émoustillé, entrons dans l’univers des #anti.
No Logo de Naomi Klein, nous a montré la voie de ceux et celles qui pourraient vivre sans les marques. Tu t’en doutes, si je l’ai lu il y a une quinzaine d’années, je n’ai pas abandonné les marque pour autant, comment le pourrais-je en étant un marketer… bref ! No promo, no soldes, no ventes privées, no marketing agressif portant sur le prix et dénigrant la valeur !
Mais est-ce simplement possible ?
Quelle marque peut résister à la tentation d’une campagne promotionnelle basée sur le prix ? Pas l’enseigne DontcallMeJennyfer qui vient de nous sortir un concept piquant en donnant le choix à ses clientes (jeunes et crédules tu crois ?) de choisir leur prix, selon qu’elles voudraient vivre un bon karma ou économiser un max sur les fringues de la rentrée scolaire…
En promenant cet été, j’ai pourtant découvert un magasin de centre-ville (oui il en existe encore) qui affiche clairement son engagement farouche et anti-promo. Je prend le pari qu’il n’est pas le seul en France ou ailleurs. Et c’est tant mieux. Non pas parce qu’il donnerait un exemple aux autres, qui sont infiniment plus nombreux, mais plus simplement parce que le romantisme est nécessaire. Lutter contre la tendance massive est un beau combat, aurait pu dire Victor Hugo (ceci n’est pas une citation; je le précise au cas où une personne voudrait m’intenter un procès en plagiat…).

Alors ce modèle puriste est-il l’apanage d’entreprises résilientes comme le suggère l’affiche qui proclame la love brand dans un grand coeur ?
Sans doute dans l’esprit du commerçant, est-ce une forme de contestation du pouvoir destructeur de la masse (et devrais-je ajouter d’un marketing bas de gamme hélas largement répandu). Mais la résilience, c’est d’abord la capacité à durer, dans la difficulté, les épreuves, et à y puiser l’énergie propre à garantir des ressources suffisantes. Naturellement le client est pris à témoin. On lui explique pourquoi il paiera un prix juste, toujours identique quelle que soit la saison ou les caprices des tendances et de la météo, et aussi pourquoi il peut aller ailleurs acheter moins cher mais probablement moins bien. Sans garantie sur ce dernier argument, le client peut en douter, ou s’engager dans une démarche responsable (comme il le fait déjà avec « C’est qui le patron »).
En appeler à la responsabilité individuelle pour protéger le commerce « responsable » est une stratégie risquée mais plutôt pertinentes en ce moment. Certes il faudra vendre. Mais en vendant mieux, en respectant la valeur des choses et la capacité du client à savoir ce qui lui importe vraiment, le commerçant fat le pari de l’intérêt collectif. Ce qui est bon pour lui est nécessairement bon pour son client et inversement.
Payer le vrai prix ne signifie pas se faire avoir, être un pigeon ou le dernier des mohicans au pays des opportunités et autres chasseurs de promo (dits malins). Payer le vrai prix, c’est valoriser l’ensemble de la « chaine », du producteur, au vendeur et en premier lieu celui qui choisit d’être un client. Si le commerçant gagne davantage, il choisira mieux les produits, conseillera mieux ses clients, les respectera jusqu’au bout de la relation et en tirera une satisfaction profonde au-delà des enjeux de business.
Dans un monde où chacun sent bien qu’il faut ralentir notre consommation, en volumes, et où tous souhaitent une meilleure qualité, une plus grand éthique, les marques sont face à un choix difficile : vendre toujours plus pour tenter de survivre ou vendre moins mais mieux pour gagner sur la durée et enfin être réellement responsable.
#onenparle