Tu vois arriver Jean-François et Laurent, de bon matin pour enregistrer un podcast qui sera diffusé plus tard (je te dirai), et tu te souviens qu’on est censé parler tous les trois, d’écologie des contenus. Un sujet que tu pourrais aussi découvrir mercredi 9 février à 19h dans le premier #AfterEmotionnel de la saison 6. Alors comment faire pour te narrer ici, quelques mots échangés en off, tout à fait entre nous, dans cette intimité que nous n’affichons pas ?
Après tout, si je dois respecter mon lectorat et ne pas le gaver de textes qui sont davantage témoins de ma life que sources éventuelles de réflexion et, plus rare encore, d’inspiration, je peux sans doute arrêter là.
Ok.
A moins que. A moins que je te dise deux ou trois choses pour éclaircir le point de vue. Tu veux bien ?

La voix. Laurent a une voix incroyable. Il la pose. Elle est lui, et comme le dit si bien Jean-François, on l’entend et la reconnait immédiatement. Tu peux certes jouer avec ta voix, mais ta diction, ton phrasé, sont reconnaissables et immuables. Alors, je voudrais t’aider à comprendre que ton identité d’être humain, ne change pas tant que cela, pas si souvent, et que la voix est une démonstration de la force de la communication. Elle dit qui tu es. Elle est profondément ancrée dans la mémoire de ceux qui t’écoutent. Lien émotionnel qui mérite d’être parfaitement retranscrit par les moyens d’enregistrement que tu voudrais utiliser pour parler aux autres. La voix qui trahit si souvent tes émotions. Que tu hausses, que tu aiguises dans des aigus qui piquent un peu l’oreille, que tu rends monocorde ou basse, comme pour endormir, calmer, ou mettre dans la confidence.
Alors quand tu communiques, pense que ta voix, comme tout les signaux que tu envoies vers l’extérieur, permets de comprendre qui tu es et comment tu ressens les choses.

Le dialogue. Pas question de parler l’un au-dessus de l’autre, nous prévient Laurent. Aucun besoin d’interrompre, de précipiter une réponse, ne viendra couper la conversation entre nous. Aucune surenchère de parole, un sincère respect de ce que nous sommes chacun. Tout juste ajouterons-nous quelque chose au propos de l’autre. Un propos que nous découvrons en l’écoutant. Ecouter est comprendre. Attendre sagement son tour, tranquille. Avec cette douce certitude que nous avons le temps, que tout ne sera pas dit aujourd’hui, ni demain, mais que nous aurons stimulé l’autre dans l’échange, parce que c’est exactement ce que nous souhaitons. Sans cet apport essentiel qu’aurions-nous à dire ? Réfléchis à cette question, et dis-toi que tu n’aurais pas si facilement trouvé quelque chose de pertinent à dire, si tu n’avais pas écouté Laurent ou Jean-François, avant de prendre la parole.
Quand tu communiques sur ton entreprise, tes offres, tes clients, tu devrais te concentrer pour leur répondre, et non pour te montrer au-dessus du débat, de tes concurrents et du reste du monde…

La peur. Ce qui nous a rapproché ce matin, et qui fait une différence cruciale, c’est l’absence de peur. Merci Laurent d’installer avec bonheur, malice et gourmandise (tu vois comme je projette sur toi des valeurs chères à mes yeux), une confiance intégrale. Intègre et globale. Nous te la rendons volontiers. Nous parlerons sans crainte aucune. Sans jugement dernier. Nous n’étions pas dans un débat pour l’élection présidentielle. Nous discutions entre nous de nos métiers, de notre passion commune pour une communication ou un marketing responsable, respectueux, visant la qualité du message et non pas des résultats illusoires lus dans des KPI aliénant. Sans peur, nous parlons mieux. Notre parole est libre comme l’air. Aucun masque ne la dissimule aux oreilles de nos futurs auditeurs. Si tu vis dans la peur du résultat de tes prises de parole, tu ne diras rien. Rien qui mérite que l’on s’y intéresse.
Zen. Nous n’avons pas prononcé le mot ce matin, et pourtant j’ai ressenti que nous étions bien. Personne ne nous a imposé quoi que ce soit, ni le temps, ni le ton, ni le message à faire passer. J’aime cette vision d’un partage de connaissance sans objectif autre que celui d’être bien , d’être mieux après qu’avant.
C’est qui devrais te motiver lorsque tu produis un contenu. Traduire par des mots, des images, des concepts, ce que tu penses apporter à l’autre afin qu’il se sente mieux après. Finalement, c’est lui le héros de ta communication.
Si tu as lu cet article, j’espère que tu te sens mieux. Que tu as quelques idées qui te traversent. Parce que tu pourrais parler mieux mais moins et que cela te rendrait plus responsable.
PS : quand tu vois les micros haute qualité que trimballes Laurent, forcément tu fais un effort… #oupas
PS2 : dans le podcast, on a parlé de courage, de responsabilité, de crétinisation, de digital, de la peur de disparaitre, et aussi de Carrefour ou d’Ikea… tout ça…