Avons-nous réellement peur du futur ? Devons-nous être effrayés par la Big Data ? Par l’intelligence artificielle, que certains nous annoncent comme bientôt capable de ressentir des émotions et des sentiments comme nous, les humains ?
C’est vrai qu’en allant voir HER, le film de Spike Jonze, on ressent un malaise, comme un doute qui s’immisce dans notre confiance en la sagesse de l’homme et la beauté du progrès scientifique. Est-ce qu’une intelligence artificielle, un OS, pourrait nous aimer, nous comprendre au point de ressentir nos émotions, notre état d’âme, nos désespoirs, nos peurs ? Pourrait-il aussi partager notre amour, nos joies, nos rires au point de nous toucher au fond de notre cœur ?…
Alors Samantha s’adapte, lit tous les mails, compile toutes les informations, se personnalise au-delà de ce que le meilleur Data Scientist oserait rêver, et finit très vite par anticiper les moindres gestes, les plus petits désirs de son amant. Elle ira même jusqu’à lui proposer une incarnation physique d’un soir, censée imiter, reproduire à la perfection son identité virtuelle… Hélas, du virtuel au réel, il y aura soudain un décalage, une perception étrange, un désaccord sur un mot mal interprété, inadapté… Imprévu, grain de sable ingérable par l’intelligence artificielle qui va détruire ou sauver Théodore… Car tout savoir de l’autre est-il possible, ou supportable ? Comment la machine pourrait-elle comprendre que ce qui fait notre individualité est strictement personnel et confidentiel ?
D’où nous vient cette envie infinie de savoir ? Pourquoi faudrait-il absolument prédire ce que l’on fera demain ? Perdre confiance dans l’homme et se tourner vers la machine, est-ce tout ce qu’il nous reste ? J’adore l’idée de ce film qui démontre toute l’angoisse suicidaire de ceux qui n’osent plus y croire ! Une réalisation sublime de justesse permet à Joachim Phoenix et Amy Adams d’incarner cette folie d’un monde déshumanisé.
Le bonheur c’est l’autre, nous sommes d’accord., mais un autre humain, sensible et complexe, beau dans tout ce qu’il a d’imprévu.
Wish you were more human !
Pour rappel, Spike Jonze est aussi le réalisateur de « Inside John Malkovitch », autre tentative d’analyse du cerveau humain et de ses incroyables capacités à nous emmener là où nous n’imaginait pas aller !
Bonus track :
So, so you think you can tell Heaven from Hell,
blue skies from pain.
Can you tell a green field from a cold steel rail?
A smile from a veil?
Do you think you can tell?
And did they get you to trade your heroes for ghosts?
Hot ashes for trees?
Hot air for a cool breeze?
Cold comfort for change?
And did you exchange a walk on part in the war for a lead role in a cage?
How I wish, how I wish you were here.
We’re just two lost souls swimming in a fish bowl, year after year,
Running over the same old ground.
What have you found? The same old fears.
Wish you were here…
Pink Floyd 1975
Autre film actuellement en salle sur le même thème : transcendance. On oscille entre la peur d’un futur à la merci d’une intelligence artificielle suprême capable de bâtir une armée de soldats invincibles et l’émotion que suscite la love story des protagonistes pour qui l’amour perdure sous toutes ses formes, mêmes les plus effrayantes.
Ce film m’a assez émue alors je le recommande 😉
Alors il faudra que j’aille le voir rapidement ! merci pour ce conseil ! en plus j’adore Johnny Depp…
Johnny Depp est éblouissant dans son rôle. Je vous laisse découvrir l’histoire et me partager vos impressions 🙂