Dumas, vous connaissez ? Non ? Ni père, ni fils, aucun Alexandre à l’horizon de cette PME originaire de Tonnerre, en Bourgogne. Je découvre lors de l’Usine Extraordinaire, cette marque centenaire, symbole d’un bien vivre français que beaucoup nous envient et qui s’exporte un peu partout dans le monde, notamment celui de l’hôtellerie de luxe. Mais pourquoi diable être présent sous cette verrière immense pour quelques jours consacrée à la mise en valeur du savoir-faire industriel de notre pays ?
Alors Cédric, le secrétaire général de l’entreprise Dumas, me vole dans les plumes, et se met en tête de m’expliquer comment on fabrique un oreiller digne de porter le nom de Dumas. Et cet ancien financier de formation (doit-on encore dire DAF ?) est d’une gentillesse à faire fondre le foie d’un canard ! Il me montre les différentes qualités de plume, et l’énorme différence entre le synthétique et le naturel. Je prends mon oreiller entre mes mains et pose ma tête dessus… un instant de pure bonheur !
La marque a une renommée mondiale en réalité. Elle équipe les hôtels haut de gamme du groupe Accor et vend quelques oreillers au-delà de 500 euros la pièce, un peu partout où les gens ont une idée du confort nocturne qui nous laisse… rêveurs !
Drôle et léger comme une plume de canard, Cédric m’explique que l’entreprise ne produit pas les plumes qu’elle utilise pour la fabrication. En tout cas, plus maintenant. Elle se fournit ailleurs et un peu partout dans le monde, dans les pays de l’Est mais aussi en Chine parfois. Et pourtant, en remontant 5 générations en arrière, lorsqu’un Dumas du début du vingtième siècle a eu l’idée de devenir entrepreneur, il a commencé par les peaux de lapin ! Il passait dans les fermes pour récolter des peaux et fournissait ensuite les différentes industries textiles ou de maroquinerie de l’époque.
Haut les mains, peaux de lapin, la maîtresse en maillot de bain !
Voilà ! J’ai ri ! Merci Cédric !
On a partagé une histoire magnifique et plus jamais je ne regarderais un oreiller (celui sur lequel je veux dormir sur mes deux oreilles) comme avant. Il y aura un avant et un après Dumas ! Simple et formidable démonstration de storytelling !
J’aime tellement ces marques et tous ces marketers qui ne comprennent pas ce qu’est une histoire, qu’il m’est impossible de résister à la tentation de publier ici, ce que des gens passionnés ont réussi à transmettre. Si comme. Cédric, vous deviez faire face à des visiteurs qui n’ont aucune idée de ce que vous fabriquez, du pourquoi de votre entreprise, ou de comment serait-il possible de payer un oreiller plus de 400 euros dans le monde actuel, vous devriez comprendre. Tout est dans l’histoire ! Captiver, enchanter, émerveiller un public, c’est trouver le ton émotionnel qui lui convient et ajouter quelques éléments visuels mémorables qui s’ancreront dans sa mémoire pour lui donner envie de partager son plaisir avec d’autres. Facile, dites-vous ?
J’ai eu beaucoup de mal à me séparer de cet oreiller de démonstration si doux, si agréable et si bien rempli de plumes de gentils canards. Vraiment ! Le reposer là dans cette corbeille, loin du contact de mes cheveux, m’a semblé cruel. Allait-il être repris en main par un autre humain en recherche de douceur ?…
C’est une autre histoire…