Il y avait du monde et une belle mise en scène. Le 104 était rempli de belles personnes et de beaux projets, nous allions enfin savoir ce que nous réserve 2084 ! Le lieu et la scénographie compte dans le succès d’un événement, exactement comme l’emplacement est majeur dans le succès d’un commerce. Car finalement, si nous avons envie d’y aller, d’y entrer, d’y rester un peu plus que notre agenda nous l’autorise, c’est parce que nous y sommes bien. Et ce n’est pas par hasard si la scène principale arborait en lettres majuscules le bien-être comme étendard. Imaginer le futur sans la dimension du bien-être, c’st broyer du noir ou des chiffres, et malgré tout, nous préférons l’amour à l’argent.
Enfin pas tous ! Klépierre a fait une intervention remarquée dans une salle annexe, pour donner sa vision du retail dans 65 ans. Amusant ! Amuser, distraire, bref Retailtailment ! Dire qu’un mall, un centre commercial, doit être un lieu d’amusement, n’est pas une nouveauté, ainsi que nous le rappelle Isabelle Musnik dans son édito du livre blanc publié par Influencia pour Klépierre à cette occasion. En effet, le bonheur des dames du peu distrayant Emile Zola, le disait déjà : la vie doit y enfanter et pulluler. Constater que « 80% des moins de 30 ans considèrent le magasin comme un lieu d’expérience incontournable avec une marque ou une enseigne » peut nous rassurer. A l’avenir nous irons encore dans des magasins physiques.
Dans un joli article publié sur LinkedIn, Alice Darmon (@DarmonAlice ) nous conforte dans le constat que le digital et le physique sont désormais fusionnés par les consommateurs mais aussi par certains magasins. Ouf ! Il était temps ! Pour ceux qui n’ont pas compris que l’on passe de l’un à l’autre avec la légèreté d’un air composé par Michel Legrand, le train est sans doute déjà passé…
Mais 2084, c’est beaucoup plus loin ; c’est même hors de portée pour notre imagination. Alors si une étude Ifop, nous indique que pour les 18-24 ans, l’essentiel dans un shopping mall, serait la présence d’un espace de restauration convivial, d’espaces de détente incluant des canapés (comme à la maison), voire des cours de cuisine ou de yoga, de fitness avec pourquoi pas, un lieu de Coworking, ne sommes-nous pas une fois encore dans l’expression d’un manque plutôt que dans celui du désir ?
Avons-nous envie de 2084 ? Comment créer cette envie, ce désir d’un futur éloigné ?
C’est aussi le sens de ma question abordée dans le #fridayvideo #4 qui d’ailleurs crée le débat, notamment avec Stéphane… Comment créer l’envie d’y aller ? J’ai été ébloui par deux interventions de la MaddyKeynote ce vendredi et les deux speakers ont, je le crois vraiment, su nous plonger dans une vision existante de l’avenir.
Jéméry Saget (@sapiensspaciens), astronaute et physicien, qui nous fera faire un magnifique voyage entre nous-même et Mars pour nous signifier que le lieu importe mois que le parcours que nous suivons.
et le père Eric Salibor (@frEricOP ), président de Optic Technology, que j’ai trouvé à la fois inspiré et excellent dans sa présentation, et qui nous a rappelé que l’immortalité n’était pas un rêve d’humain.
Le temps et l’espace, réunis mais insaisissables, sont deux dimensions que nous n’avons pas fini d’explorer. Elles définissent nos vies, nos espoirs et nos craintes, mais nous ne savons les imaginer à des horizons aussi lointains. L’infini est-il borné par notre imaginaire ? Les émotions positives que nous ressentons lorsque nous réussissons par l’entremise d’une parole magnifiée à nous laisser aller hors des contraintes actuelles, seront-elles suffisamment puissantes pour nous décider à passer à l’action ? Dans tous les cas, c’est l’envie, la volonté de progresser qui nous bouge. Sans envie, nous n’irons ni sur Mars, ni ailleurs, que nous soyons seul ou plusieurs…
Car trouver le chemin (notre Ikigaï), comme Jérémy et Eric, nous l’ont proposé dans leurs keynote, c’est être capable d’affronter l’inconnu. Cette réflexion devrait guider nos travaux en marketing tant il se doit d’être humaniste. La stratégie est la capacité à intégrer différentes options, différentes routes, différents obstacles mais surtout à rester agile face à tout changement d’environnement.
Il n’y a pas de chemin unique. Chaque marque doit tracer le sien, chaque individu se préparer à décider pour lui-même et pour les autres. Le marketing n’est pas monolithique mais il est voué à s’adapter au contexte et à suivre autant que possible l’agilité des clients.
Un beau challenge pour 2084 !