« La vie nous révèle parfois la portée de ce que l’on fait. Ces derniers mois, chaque jour, chaque heure, nous avons redoublé d’efforts pour vous servir, préserver nos collaborateurs et nos clients, aider les Français à vivre au mieux un nouveau quotidien et accompagner le monde de la santé en première ligne face à la pandémie de Covid-19. Ensemble, on peut vraiment changer les choses et s’engager pour un monde plus solidaire et plus humain : rester en liens, changer le quotidien, innover et s’inventer d’autres lendemains, se rassembler, partager, protéger, …«
Ce texte est celui qui décrit le formidable film de l’enseigne Boulanger, que vous avez peut-être déjà aperçu sur un écran. Je me suis surpris à être captivé par le récit, sans doute parce que je n’aurais pas imaginé l’associer à cette belle marque du retail. Alors le débat peut s’installer entre vision opportuniste et affirmation d’un changement, sur la profondeur de l’intention cachée ou révélée par ce bau travail de storytelling. Il y aura certainement des détracteurs, et je les entends déjà nous dire que l’objectif est de donner une raison d’acheter à nouveau chez eux. Certes ! Mais nous dire que ce qui rend beau ce que nous achetons est d’abord ce que nous en faisons, c’est nous renvoyer à notre propre impact positif (#oupas) sur notre entourage ou notre environnement. Et je trouve cela juste !

Car finalement c’est l’impact positif qui importe dans l’expérience que nous vivons. L’intention de départ peut (encore et toujours) être de nous faire plaisir, d’assouvir un désir, mais nous devrons désormais nous poser la question de l’impact consécutif de nos décisions, de nos actions.
La beauté serait-elle dans l’impact de nos actes sur autrui ?
Si oui, et tu sais combien j’aime être positif cher.e lectrice.teur, tu découvres avec moi que la réponse au « why » n’est pas suffisante. Pourquoi tu le fais, est essentiel. Mais quelle en sera la ou les conséquences, serait possiblement la nouvelle question existentielle du marketing (et donc des marques)… Quand Coca-cola nous clame son intention de créer du bonheur, on peut légitimement penser que ce why est tout de même très éloigné du produit. Une mission aussi vaste que bisounours, qui aura du mal à être acceptée sans réserve par les sceptiques comme par ceux qui détestent ce genre de maxime marketing. Mais sous langue de l’impact, les choses sont tout à fait différentes. Non ? Lorsque l’on observe des consommateurs qui ouvrent et consomment leurs canettes de Coca, il est assez évident qu’ils ressentent une forme de bonheur. Cet impact est dirigé vers eux. Ils en sont les bénéficiaires. C’est aussi l’objectif du film de Boulanger que d’expliquer que ce ne sont pas tant les gestes, les actions, les efforts ou les moyens que nous déployons qui comptent, que leurs impacts visibles et mesurables.
Changer les choses, cela commence par savoir pourquoi on les fait. Cela donne envie de raconter de belles histoires et aussi d’imaginer, ou de montrer quels sont les impacts positifs de nos missions. La beauté de nos actions se lit dans le miroir que sont les autres.
Pourrions-nous faire de belles choses ensemble ? Serions-nous si bien ensemble ?
PS : la Beauté selon Charles Beaudelaire :
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière….