Intuitions
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Pourquoi toi plutôt que nous ? #RelationClient #Ubuntu

La question revient depuis quelques semaines déjà alimenter la réflexion de l’ami Alexandre, fervent défenseur de cet adage africain qui pose le Nous au centre du jeu (et non pas du Je comme tu t’y attendais en lisant cette ligne… décidément tu devrais surveiller un peu ton cerveau et tes intuitions…).

Pourquoi faudrait-il soudain se prosterner devant : Je suis car nous sommes ?

Je ne suis pas philosophe (contrairement à Vincent qui a adoré le post Linkedin de Alexandre) mais il me semble que le Nous est dépassé… Exactement comme le célèbre et digital qui sommes-nous ? qui vise à rassurer les visiteurs d’un soir, perdus sur la toile, à la recherche d’un prestataire ou d’un fournisseur qu’ils ne connaissent pas.

Car vois-tu, toi qui me lit, je n’ose t’inclure dans un Nous. Jamais ! Non pas que nous ne pourrions écrire une histoire ensemble, mais simplement parce que je te crois différent.e, de cette différence qui m’a toujours indiqué qu’on ne mélange pas les choux et les bananes. Tu es autre, mon choux, et c’est d’ailleurs ce qui me donne la banane ! Alors prétendre au Nous, c’est aller un peu trop vite ou même un peu trop loin, en affirmant que nous serions ensemble, plus fort, plus audacieux et in fine plus heureux. C’est en quelque sorte, envoyer ce message que Nous existe et que Nous est beau ! Rien n’est moins sur ! La diversité du Tu est telle que je n’imagine pas qu’il puisse me correspondre à chaque fois. Au contraire je crois le Tu insaisissable, agile, changeant, dans sa formule générale. Rare sont les Tu qui pourraient être compatibles avec mon Je.

Quand on m’interroge sur le lectorat de ce blog, que puis-je répondre ?

Qui sont ces centaines, ces milliers de Tu à qui je m’adresse depuis 8 ans et qui pour l’essentiel me sont inconnus ? Comment pourrais-je tout à coup décider de les rassembler dans un Nous de circonstance pour exprimer la force collective supposée d’une audience fidèle et généreuse ? Non vraiment je ne crois pas à cette idée d’un Nous supérieur. Par instants, les quelques Tu qui partagent mes réflexions sur le marketing, forment en effet, une sorte de communauté que je tente d’engager. Par instants, les Tu sont alignés sur une prise de parole, une opinion, une appréciation bienveillante, autour de valeurs identiques. Mais ces moments sont rares ! Et c’est normal ! Si nous sommes tous différents, c’est que Nous n’appartenons pas aux mêmes ensembles.

Alors je écris pour Toi. C’est déjà légèrement prétentieux de ma part, note-le, que de me mettre à ton niveau. Je sais combien c’est dérangeant pour Toi. Tu es tellement habitué à écouter les Je expliquer ce que Tu devrais faire, ou penser. Ici c’est différent (et je crois savoir qu’Alexandre est en réalité d’accord avec ce qui suit). Ici Je n’existe que grâce à Tu ! Mieux encore, Je ne prends la parole que pour Tu. Lorsque l’on me propose de passer au tutoiement dans une conversation, j’y entends une marque de respect (et non l’inverse). Lorsque je te propose de commenter, de donner ton avis sur tel ou tel sujet marketing, c’est parce que je crois en ton intelligence (émotionnelle mais pas que) et en ton expérience, comme fertilisant de mes réflexions semées au petit bonheur de la sérendipité. Sans Tu, à qui m’adresser ?

Naturellement si Tu es plusieurs, il y a un Nous en formation !

Je rejoins alors le mantra africain qui souligne la force du collectif. Mais seulement pour l’observer de l’extérieur. En faire partie intégrante, ne dépend pas de moi, mais des autres, du Nous, qui seul décidera de m’inviter. C’est là toute la différence de posture dans la relation client. Si les conseillers, les vendeurs, souhaitent que leurs clients les acceptent dans leur cercle d’amis, dans leur entourage, ils doivent commencer par se mettre à leur niveau, du mieux qu’ils le puissent, en toute humilité. Car c’est au client de décider quand il le voudra, de les intégrer dans un Nous. C’est sans aucun doute pour cette raison que nombre de programmes de fidélité sont des échecs. C’est aussi pour cela que la relation de confiance a tant de mal à s’installer entre les marques et leurs clients. Autant, il est primordial que Tu me comprennes et m’apprécies (et sache-le Je en a pleinement conscience), autant il t’appartient de me dire si Tu m’acceptes dans un Nous.

Et ne fais pas le malin s’il te plait (cette remarque vaut aussi pour les femmes) !

Ne va pas croire que Tu pourrais me tutoyer sans me respecter, simplement pour te donner l’illusion que Nous serions proches. Nous n’avons pas gardé les cochons ensemble ! Et surtout pas toi ! Nous en sommes loin ! Tu n’aurais pas aimé ça, et Je ne crois pas te l’avoir proposé…

Amour et respect du TU, sont préalables à toute existence du Nous.

Merci Alexandre pour cette inspiration ascensionnelle ! 😉 Tu es formidable !

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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