Que ça fait du bien ! Vraiment ! Enfin des gens en vrai, là, juste devant moi, qui fait partie d’une petite audience de privilégiés invités à une après-midi d’inspiration proposée par Freshworks : le #ONFest. Merci Hugo et Angelica pour cette belle invitation !
Au-delà du plaisir d’être assis à côté de vrais gens et de pouvoir leur parler (certes derrière un masque) et lire dans leurs regards tour à tour, étonnement, attention, gentillesse et amusement, le moment d’échange est irremplaçable. Alors quand, en prime, tu vis la même expérience à Paris, à Londres à Amsterdam, via la technologie et la synchronisation de toutes les scènes, ça donne le sentiment d’être et de vivre pleinement.

Soyons clairs, la qualité des intervenants et de leurs propos est décisive et hier, nous avons été particulièrement gâtés. Je ne reviens pas ici sur les présentations brillantes des dirigeants de cette société d’origine indienne, et implantée partout dans le monde, mais je sens à souligner une volonté de diffuser du bonheur, de créer les conditions d’un bien-être partagé par toutes et tous, au sein même de l’entreprise. Le bonheur des clients commence par celui des salariés. Ce sens du « care » est présent à chaque instant dans cette journée et le ressenti est évident : on est bien !
Alors quand Aude dans sa robe « so seventies » et ses confidences sentimentales à peine surjouées et très touchantes, dans cette French touch que nos amis anglais et néerlandais nous envient, lance le #ON à Paris, nous sommes parfaitement détendus et avides d’écouter les speakers. Un beau travail de mise en scène, rythmé par l’apparition de danseuses hindoues qui nous plonge dans le zen… Instant de grâce avant de nourrir de réflexions passionnantes !

Il y a eu d’abord Raphaël Enthoven, philosophe français (dont j’ai déjà prôné la lecture des nouvelles par exemple), je t’avoue, cher.e lectrice.teur, que j’attendais cette rencontre depuis fort fort longtemps. Quelle aisance oratoire ! Quel talent pour nous embarquer dans sa pensée ! Evidemment la machine est plus forte que l’homme, mais elle n’est pas humaine et ne le sera jamais, nous dit-il, précisément parce qu’il y a en l’humain « ce je ne sais quoi » lancé comme une fusée dans l’espace par Vladimir Jankélévitch (philosophe français mort en 1985). L’instant où nous décidons, tout comme la décision elle-même, nous appartient et n’est aucunement modélisante. Certes l’algorithme peut analyser des masses d’informations et en déduire une tendance, en construire une prévision mais sa limite est dans la singularité. Chaque individu est unique par ces décisions, ses actions découlant d’ailleurs d’un état émotionnel fluctuant à tout instant. Voilà qui te rassure autant que moi : l’humain est prodigieux !
Mais Raphaël nous a dit quelque chose de plus fort encore : la simplicité n’est pas la simplification. Voilà qui explique tout ! La voici cette lumière du philosophe sur ce que je tente maladroitement d’exprimer dans ce blog. IL est compliqué d’être simple, parce qu’être simple dans son propos c’est ne rien enlever de la complexité du sujet abordé. Ainsi il est simple de ressentir que nous aimons (et qui nous aimons) alors qu’il est pratiquement impossible d’expliquer pourquoi nous aimons (et d’ailleurs il faut éviter de répondre à cette question au risque de se voir opposer des contre arguments cruels). Or l’algorithme propose une simplification de l’existant. Simplifier c’est prendre l’autre pour un idiot, nous expliquer Raphaël. Evidence !? #oupas
Nous y reviendrons plus tard, mais ce principe de simplicité est très inspirant.

Et puis ce fut le (re) tour de Augustin sur une scène, ce trublion du goût qui a tout changé dans le monde des marques alimentaires françaises, en imposant le fun et la valeur dans un secteur dominé par la course aux parts de marché et donc aux volumes. Il nous a raconté l’aventure de Michel & Augustin, et si tu me lis depuis l’origine, c’est à dire depuis la sortie de Tout savoir sur le marketing émotionnel fin 2013, tu sais que ces personnages en ont signé la préface. Pourquoi ? Parce que déjà à cette époque, la culture de cette boîte était exceptionnelle. Alors quand Augustin nous explique deux fondamentaux de la culture de marque, je suis hyper attentif à ses propos que je souhaite absolument te transmettre ici :
La culture d’une marque, c’est d’abord un langage. Des mots. Des mots adoptés pour désigner autrement l’entreprise : une aventure, le bureau : la bananeraie (qui donne la banane à ses habitants), le trublion et non pas le collaborateur ou le salarié, la recette pour ne jamais parler du produit, etc… Tu peux penser cela utopique, mais je crois tout au contraire que c’est un pouvoir magique que tu installes et qui fonde la communauté, comme d’ailleurs tous les langages de notre planète sont les marqueurs culturels des groupes, des nations, qui les emploient pour communiquer. Formidable démonstration de ce que la marque signifie en devant elle-même signifiante. Allez à la bananeraie, c’est venir chez Michel & Augustin. Toutes celles et ceux qui y sont venus un jeudi (par mois) s’en souviennent : à peine entrés, ils ont entendus des personnes parler une autre langue.
Et l’autre angle retenu pour nous expliquer cette culture unique en son genre, c’est justement cette volonté d’ouverture (tiens tu retrouveras cette notion dans le O pour Open du marketing ZERO !). Car alors qu’Augustin fabrique encore des cookies dans son appartement du 18ème, en tentant de les vendre dans les épiceries du quartier dans des caddies roses, il écrit sur la porte : « toquez et conversons ! » Ca c’est du marketing ! plus encore, c’est absolument génial et fondateur de la marque : des toqués (regarde le logo sur les packaging) qui nous parlent et avec qui l’on peut parler librement. Cette vision d’une transparence total, d’un libre accès à ce que font les trublions et comment ils le font, est exemplaire. De tout temps, la marque, l’aventure, a été dans le partage. Elle a invité les gens dans des parcs pour des nuits. à la belle étoile, elle les a invité à gouter et critiquer les nouvelles recettes (de sorte qu’aucune recette pourrie ne parvienne jamais dans les rayons des magasins), elle leur a proposé de devenir des pâtissiers (car dans cette aventure, chacun quelque soit sa fonction dans la société a passé son CAP de pâtisserie et la bananeraie est devine un centre de formation officiel). Incroyable non ?

L’inspiration était dans chaque prise de parole hier, et j’aimerais te relater aussi les talks de Tal Ben-Shahar, de Henk le fondateur Tony’s Chocolonely et bien sûr de Marc Randolph, le co-fondateur de Netflix…
Tal nous a rappelé que la psychologie positive doit encore faire son chemin et qu’être stressé n’est jamais un problème tant que nous prenons le temps de nous aérer l’esprit, le temps de la récupération, le temps d’une sieste fut-elle micro. Henk a été d’une vraie générosité, non seulement en prenant le temps de parler de responsabilité de l’entrepreneur face aux enjeux du travail des enfants, mais aussi en nous distribuant de magnifiques tablettes de chocolat. Enfin Marc, auteur de « ça ne marchera jamais », nous a convaincu du contraire, et de la force des idées pour ceux qui ont cette confiance en eux, que personne ne saura détruire d’une remarque triviale et teintée d’ironie ou de jalousie.
Je te propose un break. On en reparle dans un prochain épisode, si tu veux bien. Ok ?
Allez, bisous à Lundi !
PS : si tu veux retrouver les interventions de cette journée c’est par là : https://www.freshworks.com/campaigns/on-festival/
Merci Patrice de nous faire vivre cet événement, j’ai manqué ça, mais on s’y croirait ! Très bon choix d’orateurs en tout cas pour inspirer le monde nouveau (et pas simple…).