Intuitions
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Metaverse dans la médiocrité ou la stratégie de la paresse ? #onenparle

Puisque tout le monde en parle pourquoi pas en donner une version émotionnelle… Oui j’en conviens, ça ressemble à donner un avis sur un sujet que l’on ne maitrise pas. Mais justement personne ne semble savoir où ce soit-disant nouveau monde virtuel peut nous emporter, tels de petits avatars volants que nous sommes. Pas des anges, seulement des avatars.

C’est curieux parce que lorsqu’il y a 20 ans, on en parlait déjà, j’ai le souvenir que nous avions rejeté le mot et le reste de la baignoire d’un même élan. Pourquoi maintenant ?

Tout sera plus simple, nous annonce David dans sa tribune parue sur emarketing.fr ? Sans aucun doute, décomplexifier l’être humain est un rêve pour tout marketer. Imagine que nous soyons aussi lisses et dénués de profondeur qu’un personnage virtuel permettrait de renoncer à la personnalisation, éviterait de se montrer emphatique, classerait les gens selon leur score à Fornite ou tout autre forme de compétition sans conséquence. Magnifique ! Après les moutons de Panurge, vive les avatars sans conscience !

Tu te dis que j’exagère, et que je fais le rabat-joie. Demain tu auras moins de valeur que ton avatar massivement sponsorisé par des marques dont la peur de disparaître est plus intense que celles des icebergs ayant assistés à la Cop26.

Tu te fais un film. Que je ne qualifie pas de science-fiction car la science n’y figure pas. Voudrais-tu être comme tout les avatars du monde ?

Ce qui me motive ici c’est de redire que la complexité est la beauté. Vouloir en permanence simplifier les choses, c’est réduire l’humain à sa paresse naturelle. Notre cerveau souhaite en faire le moins possible. plus la technologie nous envahit et moins nous faisons d’efforts. Passe encore que nous ne bougions plus notre cul du canapé (qui expliquera demain à ses enfants que jouer aux gendarmes et aux voleurs, c’est se cacher dans le jardin, et se courir après ? Tu veux rire non ? Et pourquoi pas jouer au foot dans sur un vrai terrain en herbe pendant que tu y es?), mais ne plus réfléchir n’est pas une bonne idée… (si tu veux tu peux en faire une punchline).

Ne plus réfléchir à ce que nous sommes encore…

La médiocrité absolue s’empare de nos communautés lorsque nous choisissons de nous conformer à ce que nous imposent des concepteurs d’univers virtuels. Je ne suis pas un avatar. Je ne souhaite pas acheter des objets qui n’ont aucune existence, aucune réalité. L’être n’est pas destiné à devenir le néant (merci Jean-Paul).

Au prétexte que tout serait évidemment plus facile si nous cessions de réfléchir, un nombre croissant de prédicateurs vont nous submerger d’une pensée réduite à sa plus simple expression en nous invitant à passer de l’autre côté. Viens vite chez les metaverse, tu verras comme c’est amusant de ne plus avoir aucune conscience de ce que tu es vraiment. Tu pourras jouer, tuer, acheter des sacs Gucci, sans qu’aucun de tes actes ne soit soumis ni au droit des humains, ni bien entendu à la morale, ni, pire encore, à une quelconque vision éthique de notre planète peuplée de sociétés mais aussi d’un monde naturel.

Mais alors qui seront les maitres du jeu ? Marc Z peut-être ? Non content de nous balader dans nos souvenirs sur Facebook, le voilà qui voudrait nous vendre encore plus de camelote dans un univers sans limites. Fascinante perspective.

Si tu y réfléchis (oups), tu comprendras que je fais le choix de la complexité émotionnelle. La singularité, la diversité, l’imprévu, le non règne des algorithmes et autres modèles de prévisions qui ne se réalisent jamais, tout cela est tellement plus extraordinaire que la médiocrité du virtuel. Déjà les mélomanes regrettent le son du vinyle englouti par la digitalisation, la sensation du regard (en coin mon canard) perdu derrière un écran de zoom, les lettres d’amour brulées par les émoticones pour enfant de 3 ans, et tout le reste. Non pas qu’il s’agisse de nostalgie mais disons le une fois pour toutes : faire l’effort d’écrire, de regarder, d’écouter, de penser à l’autre n’exige aucune virtualité. L’humain fait ça très bien. Il suffirait de continuer à lui apprendre plutôt que de lui proposer des sucres rapides à consommer dans un univers sans contrainte.

Voilà ! Bienvenue dans un monde où rien ne se fait sans effort. Je sais, c’est dur. Mais c’est tellement plus beau…

PS : merci David pour cette réflexion instructive… #onenparle

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CEO Eforbrands Consultant / Speaker / Formateur / Auteur du Marketing Emotionnel Fondateur du Club du Marketing Emotionnel - Intervenant pour les MSc MBA Inseec Paris et l'ISCOM en marketing émotionnel, stratégies de fidélisation, relation client... Auteur des livres : Tout savoir sur Le Marketing Emotionnel aux Editions Kawa - nov 2013 La Fidélité, du chaos à la zone de confort aux Editions Kawa - Janv 2017 Marketing ZERO avec Philippe Guiheneuc, chez 1min30 publishing - juin 2021 Fondateur de Eforbrands et de LePartenariat Rédacteur du blog marketingemotionnel.com

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