Ce qui est clair pour certains ne l’est guère pour les autres. Sortir du cadre ? Pour aller où ? Pour dire quoi ?
Lorsqu’on évoque le cercle vertueux que peuvent créer les programmes ambassadeurs (qui favorisent la publication des collaborateurs sur les plateformes sociales), on imagine tout de suite de bien cadrer les débats. Amusant biais cognitif qui s’empare du marketer qui voudrait être remarquable en appliquant un process commun à tous. Mais la question est ailleurs.

Le cercle est-il plus doux que le cadre ?
Nous aimons pourtant que nos prises de parole soient cadrées. Surtout que celles de nos collaborateurs respectent la ligne éditoriale définie par la communication de l’entreprise. Les plateformes, les algorithmes nous indiquent des consignes, des formats à respecter, des formes à mettre là ou là. Alors même que notre objectif principal est de faire partie d’un cercle et peut-être aussi d’en créer un autour de nous. Dans le cercle nous sommes tous liés et à la même distance du centre. Le cercle a souvent tendance à s’agrandir, tandis que nous ressentons bien que le cadre est plus figé, plus rigide et plus rude (ne serait-ce que parce qu’il contient des angles). Le cercle indique une notion de groupe, de personnes, d’ensemble tandis que le cadre définit des limites, des contraintes spatio-temporelles.
Sommes-nous mieux hors du cadre ?
Si l’on en croit l’encadrement, celui-ci est indispensable à la bonne marche des choses et des affaires. Sans un cadre derrière les employés, où irions-nous ? Nous tirons cette vision cadrée de longues, très longues décennies de formalisme et de contrôle normatif. Ce qui est dans le cadre photo club sur le mur, est une représentation d’un idéal déjà passé. Le cadre nous enferme dans cette illusion de bien-être dont nous devrions nous souvenir chaque jour, avant de nous lancer dans le présent. Et nous somme tous d’accord : sortir du cadre est réellement difficile. Mais que passe-t-il si nous en quittons les contours tranchants ? Souvent, nous sommes ivres de la liberté offerte par un paysage sans barrière, avant de réaliser que nous ne savons guère où aller. Hors du cadre, nous nous agitons sans jamais percuter de mur, mais sans destination connue. La liberté d’aller n’importe où peut nous sembler effrayante.

Alors, lorsque nous nous adressons à ce premier cercle de ceux et celles qui nous écoutent ou nous suivent, devons-nous respecter un cadre afin de ne pas les perdre ?
Si l’on s’en tient au sujet des réseaux sociaux, sur lesquels nous tentons de construire une influence, nous cherchons tous à agrandir le cercle. Nous cherchons parfois à entrer dans des cercles qui ne sont pas les nôtres. Mais nous avons besoin de savoir dans quel cadre nous inscrire ? Car parler de tout et de n’importe quoi, libérer la parole, comme le disent certains, c’est aussi se noyer dans un océan sans rivage. Nager sans voir la plage n’est jamais une très bonne idée. Et pourtant, j’adore aller au-delà des bouées, j’aime suivre un chemin sans savoir vraiment où il me conduit. Mais, il y a des limites à tout.
Lorsqu’on embarque des collaborateurs dans l’aventure de la publication sur un réseau social, il semble utile de lui préciser deux dimensions : le cadre dans lequel il évoluent, au sens des limites qu’il serait prudent et pertinent de ne pas franchir, et également, le cercle auquel ils appartiennent, qui les entoure chaleureusement et qu’ils peuvent agrandir. Ainsi ils auront envie de grandir dans le cercle et ne sortirons du cadre que pour en déplacer les bornes (ceci sans détruire quoi que ce soit).
PS : si tu veux plus d’infos sur les programmes ambassadeurs, demande à Alexandre.