Le constat est là : faire un beau film n’est pas facile ! Nicole Garcia aime et filme bien les hommes. On le savait déjà et quand il s’agit de son fils Pierre, c’est encore plus flagrant. Mais est-elle aussi douce avec sa caméra dès lors qu’elle filme une femme ? Pas sûr !
Un beau dimanche est tout de même un beau film. Emotionnel, tendu par moments et tendre à d’autres. Juste aussi lorsqu’il s’agit de nous montrer combien l’éducation est un enjeu parental crucial, que la vie tourmentée et souvent trop dure des parents, ne respecte guère. L’éducation et non apprentissage, qui lui est d’abord un métier, une mission pour les enseignants même intermittent comme Baptiste dans le film. Est-on victime de ses parents, de leur négligence, de leur aveuglement ? Peut-on choisir, peut-on s’affranchir de leurs rêves projetés ou cachés ? Seront-ils déçus par leurs enfants, comme ils le sont de leurs propres expériences ?…
A force de clichés un peu trop appuyés sur les classes sociales et leurs travers, Nicole a-t-elle ruiné mon beau dimanche ? Non ! Je garde mon optimisme et ma foi dans la capacité des enfants à nous surprendre, à décider eux-mêmes de leur passion, à aimer la vie au-delà des enjeux matériels et économiques effroyables qu’on leur promet sans cesse. Eduquer c’est donner envie, révéler les passions. Eduquer c’est ne pas savoir où l’on va mais donner des repères pour éviter de se perdre. Eduquer c’est s’attendre à être dépassé, émerveillé par l’autre, le plus fragile ou le plus jeune que soi. Baptiste s’en est-il rendu compte ?.. Et qu’en pense Sandra ? Faut-il aimer pour apprendre ?… Vous avez 4 heures !
Merci Nicole !