Dans un train de banlieue on est quelque fois assis assez près des gens. Trop peut-être ? un jeune couple rentre d’une journée de travail et se raconte ses impressions, ses boulots, ses espoirs d’un lendemain où l’on deviendrait chef et où l’on sera respecté par les hiérarchie : « parce que je trouve que tu le mérites vachement tu sais.. »
« Mais je ne t’ai pas dit que l’autre jour avec Marc, on était dans le métro, pas bondé à cette heure là, quand je sens qu’un type m’a mis la main au cul ! » Non ? Si ! « Je me suis retournée et je lui ai balancé : non mais ça va pas la tête ! Qu’est-ce qui vous autorise à faire ça ? » – J’étais dévastée, dégoûtée, je me demande comment on peut en arriver là. » Alors, je repense à mes filles, mais aussi à mes étudiants, à qui je déclare que l’on pourrait se parler et débuter des conversations avec des inconnus, y compris dans le métro… Vraiment ?
Bien entendu, je trouve ce genre de comportement intolérable, insupportable, et tellement peu respectueux de l’autre, qu’une gifle pourrait bien partir en réponse. Mais !… Je me demande aussi pourquoi ? Pourquoi tant d’indignation dans cette situation, quand nous devons bien l’avouer, nous pourrions aussi être flattés, attendris, émoustillés si d’aventure une personne « autorisée » nous mettait la main aux fesses (et si c’était George Clooney ou Léa Seydoux ?…) ? Et je crois également qu’il se vend de nombreuses heures dans des salles de gym précisément avec cet objectif en tête de ceux ou celles qui sont prêtes à mouiller leur maillot en courant sur des tapis robotisés. Alors qu’est-ce qui nous dérange dans cet exemple d’une triste réalité ?
1 – Je n’autorise que peu (très peu) de personnes à me toucher, à avoir un contact tactile avec ma propre enveloppe corporelle. Cette autorisation est en mon pouvoir absolu et ne peut-être violée.
2 – Je décide, ou en tout cas, je fais en sorte que cela se produise au bon moment et généralement loin des regards des autres. C’est donc aussi une question de temps choisi !
3 – Quoi qu’il advienne, je suis le seul à pouvoir trouver cela agréable ou pas, indépendamment de la personne – mon état émotionnel de l’instant et le ressenti conduisant mon cerveau à réagir plus ou moins brutalement !
Conséquence : personne ne peut se permettre ce genre de geste, sauf exception (dont je tiens la liste secrète) !
Pourrions-nous transposer la stratégie de la main au panier à celle de vos envois de messages non autorisées, SMS ou emails ? Je sais bien que c’est beaucoup moins grave d’agresser via la technologie qu’en me « contactant » physiquement. La comparaison est-elle impertinente ?… Sans doute, mais tout de même, pourquoi continuez-vous ces pratiques, en sachant parfaitement que c’est inapproprié ?
Parce que vous pensez, comme l’un de ces malades qui hantent les rames du métro, qu’il se pourrait bien que 0,3% des personnes agressées de la sorte, soient finalement positivement surprises et finissent par vouloir en savoir plus en cliquant sur votre lien (au passage, chers lecteurs, tant pis pour vous si vous comprenez ce que je n’ai pas écrit). Oui, c’est la sacro-sainte culture du résultat, qui vous autorise à continuer ! Parce que vous obtenez toujours des clics et donc des visiteurs sur votre site (peu importe que les scores soient ridicules), vous oubliez de penser aux 99% des autres, ceux qui n’en peuvent plus de recevoir vos marques d’agression !…
Quand allez-vous arrêter ? Quand pourriez-vous porter suffisamment d’attention aux autres pour comprendre que vous devriez leur demander avant ? Présenter vos excuses à ceux que cela pourraient déranger, « excusez-moi mademoiselle, je ne pensais pas à mal, je n’ai pas pu résister à la tentation… », ne sert à rien ! C’est trop tard ! Pas davantage que d’écrire qu’il suffirait d’un clic pour ne plus recevoir vos messages (et pourquoi pas changer de métro ?).
Il se trouve que lorsque je me fais agresser une fois, une seule, l’empreinte négative, le souvenir émotionnel s’inscrit dans ma mémoire (malheureusement) et que je n’oublie pas si facilement l’auteur de l’agression aussi minime soit-elle. Montrez à vos futurs clients que vous les respectez, que vous faites attention à eux, et peut-être qu’un jour, ils vous laisseront vous approcher un peu plus… Pas d’inquiétude, ils vous le diront le moment venu.
Et maintenant, vous pouvez reprendre vos activités marketing augmentées par l’automatisation des tâches et vous demander si le retargetting, le marketing automation, et autres solutions pour améliorer votre scoring, sont de réels outils de la relation, ou de nouveaux moyens de nous coller la main aux fesses !
A bientôt dans le métro ! 😉