Grands projets, égalité des chances et création de communautés, forment le triptyque du discours de l’apôtre Mark Zuckerberg devant ses pairs de Havard. La génération Y aura en conséquence pour mission de trouver du sens à la vie. Alleluia !
Le manque de grandeur dans la vision de la nouvelle génération est-il dû à une forme d’individualisme ? En tout cas, il lui faudra être avant tout idéaliste et prête à être incomprise. C’est le secret de l’entrepreneur : oser se lancer sans savoir si cela marchera un jour ! Mais est-ce suffisant pour qu’un projet soit BIG ? Comme le design thinking nous l’a appris, il s’agit désormais d’imaginer des solutions simples mais totalement inattendues à un ou des problèmes que rencontrent des millions de personnes, ceci au-delà de frontières culturelles ou ethniques. Et Mark de nous rappeler qu’il faut aussi apprendre à accepter l’échec. Un modèle de combativité à l’américaine doit-il être enseigné à nos jeunes élites ?
Trouver des solutions pour créer l’égalité des chances est une vraie belle mission ! La chance intervient-elle dans la réussite de chacun d’entre nous ? On peut en discuter, et pour ma part, je suis plutôt partisan de l’épanouissement des talents. Le talent est en nous (tous), la passion, elle, se développe et permet de se réaliser. On devrait une fois encore insister sur la volonté et la passion qui la soutient. S’engager dans des grands projets et les orienter vers les autres (inégalité des chances oblige) demande d’abord de la passion ! Mais Mark va plus loin et nous propose de sortir des indicateurs économiques pour (enfin) intégrer le sens de la vie, dans la réalisation et l’évaluation positive des projets (qu’ils soient personnels ou collectifs). De même il milite pour une formation qui accompagne chacun tout au long de sa vie, afin de le préparer aux nombreux changements de job qui l’attendent. Là encore, il faut s’engager selon le créateur de Facebook et donner un peu de son temps aux autres. La générosité comme moteur de réduction des inégalités, qui en douterait ?
Troisième volet du programme, la création de communautés mondiales, est un sujet connu. Zuckerberg est à la tête de la plus vaste des communautés et il en comprend évidemment, tout le pouvoir. En particulier celui de fédérer des personnes autour de leur intérêt commun, y compris localement. Le manque d’engagement est peut-être une conséquence d’un manque d’implication dans les communautés de la génération Y. Alors, généreux, solidaire, mais pas forcément impliqué par un certain dégout envers toute forme de pouvoir ? C’est certainement le rôle d’un leader mondial de créer une impulsion autour de la nécessité de revendiquer, voire de prendre le pouvoir à tous les niveaux. Notre jeune président serait certainement ravi d’entendre ce discours là.
Personnellement, je prône le talent et l’exigence auprès de mes publics. Je crois en des valeurs trans-générationnelles que sont la générosité, le sens du partage et le leadership.
In Mark we trust !
Source : article publié par Le Monde daté du lundi 29 mai 2017 –