Evidemment réduire l’histoire épique d’un repas entre un fils et un papa à un film de 3 minutes, va faire rire ou pleurer. Elle nous renvoie aux déboires des pères qui se retrouvent confronter à « maman fait pas comme ça » et autres « chez maman on mange des papillons ». Elle nous renvoie à l’image de la séparation, de la désintégration de la cellule familiale dans laquelle chacun à sa place, son rôle et ses prétendus savoir-faire. Alors quand il s’agit de récupérer son gamin pour une soirée ou un week-end entre hommes, le moment du repas est déterminant.
Pas forcément parce que c’est là qu’on attend les hommes, mais parce que le lien social entre nous, est, dans notre culture, fortement impacté par les moments autour de la table. Ce soir ça pourrait être un spaghetti bolognaise, parce que la marque qui nous parle ne prend pas le pari de la difficulté culinaire et tient à rester accessible au plus grand nombre. A moins que.
Cet exercice de narration autour du manger mieux, est-il déclinable à l’infini ? Sommes-nous tous et chacun, confronté un jour ou l’autre, à ce jugement superficiel sur la qualité de notre cuisine, sur notre capacité relative à flatter les papilles de ceux qu’on aime ? Avons-nous cette générosité innée de réparer nos erreurs en donnant plus d’amour encore dans ces moments de partage ?
Tu me diras, qu’en regardant cette histoire, ce repas qui nous réunit, cet échec gastronomique sauvé par un morceau de pain garni, il y a une belle émotion qui nous traverse. Le vécu nous revient. Il nous émeut et nous transporte en arrière, nostalgie des jours difficiles, des séparations douloureuses. Mais une fois n’est pas coutume (bravo pour cette audace dans la narration), nous sommes ce héros déchu qui accueille son salut dans la complicité de l’enfant : demain on fera mieux, papa !
Pirouette magique que cet encouragement à répéter le moment, à retourner en cuisine, à ne pas s’arrêter là, sur une catastrophe et à tourner la page du livre de cette histoire qui recommencera demain. Certes, nous sommes parfois décevants, aux yeux des enfants comme des adultes. Certes nous avons nos ratés, nos mauvais jours. Mais l’essentiel est ailleurs. Notre volonté de faire mieux demain doit l’emporter sur tout et tout le temps.
Alors, oui, l’homme est assis par terre, las de se voir comparer inutilement à une maman qu’il ne sera jamais, à une femme qui ne pourra plus l’aider, mais il respire encore. Il sera meilleur demain et c’est finalement tout ce qui nous importe.
Je n’ai pas voulu te dévoiler le nom de la marque jusqu’à ces lignes, parce que j’imagine que tu l’as reconnue, que tu sais son nom et son message. Une mission qu’elle a installée depuis plusieurs années, patiemment, avec détermination et qui la rend unique aujourd’hui.
La culture d’une marque, ce qui nous permet de la comprendre, de la porter, de la transmettre, constitue le socle commun des histoires que nous racontons autour d’elle. C’est ainsi que nous sommes. Pris dans des histoires de vie et d’amour qui nous rendent tellement humains.
Merci !