Ce matin, je découvre grâce à ma ‘Dream Come True Manager’, Laura (@LauraMoinet), une intervention de Catherine Taret (@KateParis) à propos du temps qui passe ou de l’impatience, lors d’une conférence à Bordeaux en 2015. Au moment où je réfléchis et j’écris sur le concept de la « zone de confort », graal du consommateur perturbé par le chaos des offres et des marques, je trouve sa lettre à Dieu à la fois touchante et inspirante, au point d’avoir envie de la partager ici.
Oui on peut avoir besoin de temps pour trouver sa place ! Cela me semble même naturel, évident, que l’on soit doué, enfant précoce ou perdu dans un système normé par des points de passage obligés et datés, chacun va à son rythme dans la vie et la patience n’est autre qu’une distorsion du temps commun aux autres. Ainsi certains d’entre nous sont devenus des adultes (et je n’écris pas de vieux) avant l’âge, tandis qu’on reproche aux autres de n’être que des enfants (un reproche exprimé le plus souvent par des jaloux ou des envieux, d’ailleurs). Catherine nous raconte dans ce très beau témoignage comment elle se cherche ici et ailleurs (à Montmartre comme à Brooklyn), comment elle rencontre des hommes et des expériences professionnelles, sans vraiment trouver son bonheur. Une voyante (de celles qui ressentent, voient le futur avant tout le monde – encore une idée inadmissible dans notre société normative) lui a révélé qu’elle était en fait, une Late Bloomer ! Une fleur qui éclos moins vite que les autres, qui demande plus de temps pour pousser et atteindre son apogée.
Je suis convaincu que le temps de la relation est une notion très complexe à appréhender pour le marketing et davantage encore pour les entreprises obsédées par les résultats trimestriels. D’une part, le temps est constamment différent, s’étire ou se raccourcit selon l’état émotionnel dans lequel on se trouve, selon que l’on s’investit totalement ou faiblement dans la relation; mais d’autre part, il est rare de se synchroniser avec l’autre, sur un plan temporel. La distance que l’on ressent à l’autre n’est pas étrangère à cette différence d’interprétation du temps. Ainsi cette vieille rengaine marketing de la diffusion du message au bon moment, prend tout son sens : comment saurions-nous décider quel est le bon moment de l’autre ? comment le savoir si nous ne sommes pas synchrones ?
Oui, je vous vois venir avec votre solution Big Data ! Vous pensez sans doute qu’il suffirait de consulter mes données personnelles pour savoir à quel moment de la journée je suis prêt à recevoir votre message… Erreur ! Mon état émotionnel change sans cesse et comme le souligne Catherine, une musique, une odeur, une voix, un éclairage ou un décor, suffisent à accélérer mon battement de coeur, à me faire ressentir une étrange sensation de bien-être et de confort. Impossible de prédire ce type d’événement, ni même de savoir si nous sommes prêts à les recevoir, à les détecter et à les apprécier.
Il y a un temps pour cela ! Et ce temps appartient au client !..