Mois: avril 2013

Brand culture

Daniel Bô sort un nouveau livre consacré au Brand Content chez Dunod ce mois-ci. 4 ans après le premier constat que la marque devenait un média, nous sommes désormais confrontés aux marques « patrimoine culturel », ou encore aux marques pour lesquelles la production de « sens » et de « contenus » est aussi importante que la production de biens matériels. Le livre explique comment élaborer une stratégie culturelle pour une marque à partir des différents signes qu’elle émet aussi bien à partir de ses images / textes envoyés par message, qu’en intégrant les objets / produits ou les personnes / clients ou encore en se greffant sur les sonorités, les ambiances, les récits qui l’entourent. La marque est porteuse de sens et d’une histoire mais elle est aussi inscrite dans un contexte (historique, géographique, social) qui modifie ou enrichit sa mission. Ainsi l’exemple de la blague Carambar transformé en poisson d’avril cette année par Fred & Farid, prend toute sa signification. Comment l’annonce de la disparition des blagues Carambar de l’emballage de cette confiserie « mythique » a-t-elle pu engendrer une …

Courez vite pour un Magnum Kiss !

Elle est belle dans sa robe rouge (décidément une mode pour les marques dans leur communication) et elle court. Pourquoi ? Elle a reçu un mystérieux message sur son portable et elle laisse tout en plan pour traverser Paris vers une destination inconnue… Que de belles émotions ! Quel beau travail de storytelling autour de ces nouvelles glaces, très certainement issues de la boutique éphémère ouverte à Paris l’été dernier. Cette nouvelle gamme intitulée Five Kisses est l’expression du romantisme de la marque et de son public. Elle le traduit en images de cinéma, en vues des rues parisiennes et nous tient en haleine jusqu’à la rencontre finale… Ce film correspond parfaitement aux plaisirs d’une glace, aux émotions vécues et aux expériences partagées au cinéma comme dans nos balades à deux. Et puis les glaces sont aussi un hommage à la gastronomie française, aux plaisirs de la pâtisserie. Chacun choisira son parfum préféré en attendant la réouverture de la boutique Magnum cet été. Vivement le soleil !

Expérience client : les clés du succès (épisode 2)

Auriez-vous été capable de lancer le Slip Français ? A lire l’interview de Guillaume Gibault dans Dynamique Entrepreneuriale du mois d’avril, il fallait une bonne dose d’humour et de conviction. « Ma conviction est que pour lancer une marque, il faut raconter aux clients une belle histoire » déclare cet HEC à qui un ami a répliqué qu’on ne pouvait pas vendre n’importe quoi avec une histoire et certainement pas des slips ! Erreur aussitôt réparée puisque la marque créée en 2011 a déjà dépassé 300 K€ de CA l’année dernière… Son fondateur nous confie par ailleurs qu’il n’aurait jamais tenté cette aventure, s’il avait dû s’en tenir à des chiffres ou à une analyse du marché. Le succès s’est construit en jouant sur une image décalée, en parodiant la campagne présidentielle par exemple, et bien sûr, en créant un bouche à oreille positif. Mais si l’on peut séduire avec humour, peut-on aussi proposer des expériences client fun ? Oui encore eux ! A la question qu’est-ce qui plait tant dans votre marque, Michel répond : « les …

Candy est-elle trop sucrée ?

En découvrant la mini série de Prada autour de son nouveau parfum Candy, on a envie de sucre ! Curiosité iconoclaste dans un monde de parfumeurs misant habituellement sur les codes du luxe que sont les personnages éthérés inaccessibles et les décors de palace et autres scènes improbables tournées à Paris, les 3 petits films de Prada recèlent quelques images troublantes dans une vraie histoire (courte). Episode 1 : Candy aime le cinéma ! Faut-il comprendre que l’on peut ingurgiter un Banana Split en français dans le texte (?), et aussitôt se gaver de popcorn ? Candy serait-elle si gourmande qu’elle passe d’une sucrerie à une autre avec tant de bonheur et de légèreté ?.. Et les deux garçons ici en « concurrence » ne sont-ils pas les deux facettes du même jeune homme ? Comment préférer l’un à l’autre ? De la cruauté d’avoir à choisir, ou du luxe d’être en situation de le faire ? Ce qui nous renvoie, dans une lecture second degré de cet épisode, à l’idée de tester en situation, de prolonger …

Plaisir et déception… indissociables ?

Alors que nous devons « distinguer le plaisir comme bien positif et le confort comme bien négatif résultant simplement de l’élimination de l’inconfort », (d’après Scitovsky) on en viendrait à considérer l’acquisition de biens matériels comme principale source de l’insatisfaction croissante du consommateur suréquipé. En effet, le confort est synonyme de besoin satisfait, et parallèlement, de réponse quotidienne, de normalité, de routine, et au final de perte de plaisir. C’est là toute le difficulté rencontrée par les marketeurs. Comment  créer du plaisir dans la consommation, en répondant à des besoins, qui lorsqu’ils sont comblés, se transforment en perte de plaisir (si l’on accepte que le plaisir naît d’une frustration trouvant une réponse aussi éphémère qu’inattendue)? D’après Horman, la déception est considérée comme « un élément constitutif de l’expérience humaine ». Serions-nous constamment déçus, soit par la routine, le confort de nos situations matérielles ou sentimentales, soit encore par des actes de consommation n’apportant que peu ou pas de plaisir ? Le consommateur du 21ème siècle au lieu d’être zappeur ou opportuniste ne serait-il pas plus vite et trop souvent …