Tous les articles classés dans : Intuitions

Réflexions et idées

Je suis prête à souffrir pour des instants de bonheur #oupas

Lorsqu’elle m’a dit ça. Panne ! Silence embarrassé. Panique dans mon cerveau. Prête à souffrir ? Ne me dis surtout pas que tu aimes ça, mon choux…. C’est quoi ta vision d’une expérience heureuse ? Tu reprends ta respiration, tu essuies cette gouttelette de sueur qui perle sur ton front, et tu réfléchis en marketer émotionnel, pour tenter d’analyser ce bonheur paradoxal (merci Gilles Lipovetsky). Le client est-il prêt à souffrir pour vivre un moment de bonheur avec toi, ta marque, ou ton produit ? Evidemment ! Il se perd sur la toile, courre dans un magasin surabondé, se rue dans le métro pour l’ouverture des soldes, fait la queue pour payer, se rend chez l’épicier sus la pluie pour retourner ce qu’il a commandé en trop, bref, il galère. C’est beau à voir. Vraiment ? C’est intrigant de constater qu’il y a cette nécessité d’une tension pour mieux profiter du rebond extatique qui la suit. Dans nos relations humaines, nous valorisons ces ascenseurs émotionnels en soulignant que notre fidélité, notre résilience, en sortent grandies. …

Le marketing est un voyage épisode #5

Tu sais que cette sensation de revenir au point de départ, est parfois déprimante. Elle peut être comprise également comme l’impérieuse nécessité de se retrouver, de reprendre là où tout avait commencé. Une boucle qui se boucle, un cercle qui se referme. Alors chaque fois qu’un mois se termine, chaque réunion à laquelle tu présentes des résultats, fussent-ils bons, te renvoie vers la ligne de départ. Et maintenant quoi ? Si tu considères le prochain départ comme un nouveau voyage, c’est sans doute que le chemin n’est pas terminé. Avouons-le c’est ce que nous espérons tous. Toujours garder en nous ce désir de repartir. Oui mais serait-il possible que le voyage nous conduise là où nous étions il y a longtemps, déjà ? Je n’évoque pas ici simplement une destination, un lieu, comme cette école fréquentée en tant qu’étudiant, cette entreprise où nous avions débuté et qui nous accueille désormais comme un consultant ou un conférencier. Je pense au voyage intérieur. Celui qui te donne gout à la prise de parole dans un podcast, alors …

Quand tu me parles des cigales, j’ai les abeilles

Il fait beau, il fait chaud, et c’est reparti pour un déferlement de campagnes qui nous vantent la mélodie provençale. Oui ça sifflote sur les vélos, oui ça picole à l’ombre des platanes, oui ça gesticule dans le potager. Et alors ? Pourquoi le marketing s’est-il emparé des allégories au Sud (de la France) pour nous séduire, dès l’été venu ? Existe-t-il une attirance irrépressible de nos compatriotes pour les saveurs méditerranéennes, les couleurs chatoyantes, et les fruits gorgés de soleil ? Karine me pose la question. Un marketing sensoriel spécial Ugolin à la recherche du parfum de Manon dans le grenier de son papet, tu crois que ça fonctionne ? Faut-il que nous soyons facilement influencés par notre mémoire sensorielle pour nous laisser aller à des choix de produit affichant une origine provençale, pour ne pas dire occitane ? Est-ce une question de souvenirs de vacances ou d’histoires racontées au château de ma mère ou conscrites dans les lettres de mon moulin ? Nous jouons avec l’expérience enregistrée pour qu’elle revienne à la surface …

La philosophie du marketing saison 5 #Tadikoi

C’est tombé ce matin sur les tables, cette année en philo il faudra savoir parler d’art. Quelle est la place des pratiques artistiques dans la transformation du monde ? ou plus officiellement : «Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ?». J’aurais dû interroger le plasticien Marc avant de me lancer dans cet exercice bille en tête. J’aurais mieux fait des réviser mes cours, si seulement j’avais un jour pris des notes sur la philosophie. Et puis l’art, c’est déjà tellement compliqué d’en parler. Pourtant, en marketing aussi, il y a des artistes. C’est en tout cas ma conviction depuis longtemps et je suis en cela l’avis de Seth Godin (par exemple) qui conseille à tout marketer de pratiquer sa discipline comme un artiste. C’est, selon lui, la seule manière d’avoir un impact. Au moment où la jeunesse planche sur un sujet difficile, je suis dubitatif sur sa capacité à prendre la mesure de l’immense défi proposé aux artistes : changer le monde (en mieux). Est-ce simplement possible ? La jeunesse est déjà loin des préoccupations d’un …

Où sont partis les Top Gun du marketing ?

Tu montes dans ton F-18 et c’est parti pour une séance de rodéo aérien. Tu en prends plein la tête en sortant de ton nuage confortable bien qu’à peine réchauffé par les rayons de soleil. L’action mec ! L’action d’abord ! Si tu réfléchis, c’est mort ! Et là, tu as envie de te poser, en souplesse, dans ton désert de certitudes, pour tester ton aptitude à surmonter l’épreuve. Tu n’es pas Maverick, alors comment vas-tu t’en sortir ? Depuis 30 ans, je me balade au milieu des nuages du marketing. Je rebondis, me dirait-on. C’est ça ! Je zigzague au ralenti. Tu imagines le contraste avec ces pilotes de chasse qui s’engouffrent dans des canyons escarpés à une vitesse inouïe et qui grimpent dans le ciel jusqu’à faire peser 10G sur leur corps d’athlète. Wahou ! C’est autre chose non ? Tu iras voir le film, tu l’as déjà vu, et tu as aimé Tom et sa team dans l’accomplissement d’une mission follement risquée. Ouf ! Mais lorsque tu seras devant ton écran (d’ordi …

Quelle vision pour un marketing euro ? #monteleson

Karine me pose la question en conclusion de son reportage ému d’une édition de l’Eurovision qui nous aura permis d’applaudir l’Ukraine sans trop de risque : à force de tenter de plaire à tout le monde, la musique européenne est-elle devenue inaudible ? Certes, nos amis bretons ont terminé leur course sans un souffle comme encalminés au fond de la rade, mais que penser des groupes et autres pseudo talents de la chanson qui se vautrent joyeusement dans un concert uniforme et dénué de toute originalité musicale ? Je n’aime pas l’Eurovision, je te le dis tout de suite. Et maintenant revenons à la question cruelle : vouloir plaire est-il le début de la fin ? Oui Karine, et je le l’affirme sans chercher à te séduire ici. L’illusion de la séduction est dans le nombre. Séduire une personne, voire plusieurs, est à la portée de l’être humain comme de l’entreprise. Le problème réside dans le passage à l’échelle. Plus tu montes en volume, et plus tu deviens inaudible. Pendant 50 ou 60 ans, les …

Le voyage est-il une question d’élégance ? #AirFrance

Ce matin, j’ai reçu un cadeau de Marc. Bonheur ! Oui parce que dans une prochaine interview, il me questionne sur les marques qui me font voyager… Alors tu le verras à la fin de ce texte, je partage sa générosité et « comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’une rivière… », je t’emmène faire quelques ronds dans l’eau. Ce que ne savait pas Marc en m’envoyant ce film sublime d’un trait rouge dans le ciel bleu, c’est qu’un des instants les plus magiques qui ont marqué mon enfance, est l’apprentissage de l’art du ricochet. Un exercice de patience et de méditation que m’a transmis mon grand-père libraire, joueur d’échec, et conteur d’histoires mathématiques… Ah ! Ce moment de grâce quand tu parviens à 7 ou 8 ricochets qui dessinent autant de cercles évoluant en ondes douces sur la surface d’une eau paisible ! Alors tu regardes fièrement le grand homme qui te sourit et tu penses t’être rapproché un peu plus de lui. Le voyage c’est cela aussi. Survoler la terre d’un ricochet …

Le woke peut-il devenir une culture pour les marques ? #Lacoste

J’aurais adoré voir un débat sur le sujet du wokisme du temps de Michel Polac et de son cultisme Droit de réponse. Vraiment ! Qui aurait-il invité ? Qui serait sorti de ses gonds et aurait finalement clamé sa colère comme un Gainsbourg levant le point pour signifier que lui, monsieur a mis les paras au pas ? Pierre Desproges, Coluche, Professeur Choron, et tant d’autres nous ont tout appris. Ainsi dans le manuel du savoir-vivre à l’usage des rustres, Desproges nous proposait de reconnaitre un con à sa volonté d’être habillé comme tout le monde, ajoutant : « sur 10 personnes, si vous les observez bine, vous en trouverez une qui s’est habillée comme le neuf autres, c’est scientifique… d’ailleurs, quand 40 personnes sont habillées comme un con, c’est l’académie française et quand ils sont mille, c’est l’armée française… ou même polonaise ». Bref, il était une époque où l’on pouvait dire à peu près tout, où l’on s’invectivait copieusement en soirée, et où finalement, l’humour le plus cinglant, les convictions les plus folles, avant droit …

Sauver la planète, est-ce une raison d’être ? #oupas

Le rapport du GIEC nous donne trois ans pour enclencher un véritable changement de comportements de tous pour réussir à inverser (ou à freiner suffisamment) la dégradation de notre chère terre. Alors oui, il faut y aller ! Mais non, ce n’est pas une raison d’être pour une entreprise dans l’énorme majorité des cas, et encore moins pour celles qui ont été créées au siècle dernier (et avant). Je l’affirme sans te ménager : ton entreprise n’est pas un héros. Point final. Ta marque non plus. En revanche, tes salariés, tes clients, eux, peuvent être ces héros qui sauveront le monde pour peu que tu les aides, tu les inspires ou tu les félicites pour chacune des actions, chaque impact positif qu’ils ont et auront sur le changement profond dont nous avons besoin. Ce n’est pas du tout la même chose. Je m’agite à chaque fois que j’entends un dirigeant communiquer sur la raison d’être en transfigurant son entreprise en héros au service de l’humanité. Soyons clairs : l’entreprise est une communauté d’humains. Eux seuls …

La rencontre 10 ans après ça donne quoi Martin ?

Comment ça Martin ? Oui Buber. Le philosophe de la rencontre avant Charles Pépin, qui d’ailleurs le cite en majeur dans l’introduction de son livre sur ce sujet crucial. Et là, comme un flash, me revient les longues analyses de la rencontre que je proposais à mes étudiants à partir d’une web série rarement égalée (et d’ailleurs primée aux Amy Awards). The Beauty Inside. Un exercice magnifique autour de notre volonté de rencontrer l’inconnu(e) face à la complexité de nos préjugés, de nos perceptions erronées de la personnalité, de l’oubli définitif de la bonne première impression. Alors j’y reviens maintenant, et c’est trop tard. En effet, j’aurais dû échanger sur Buber avec François, au cours d’un podcast sur ce thème qui sera disponible très prochainement (me dit-il). J’aurais dû évoquer à quel point nous souffrons de nos propres interdits, de nos biais cognitifs, de nos exigences extravagantes, de nos passés décevants ou évaporés, au moment de rencontrer l’autre. Sans filtre. Sans attente non plus. Rencontrer c’est aller bien plus loin qu’un échange poli de banalités …